Les nuits parisiennes
Event
Les nuits parisiennes
Past: April 1 → 2, 2011
Conçue par Agnès Violeau et Marie-Ann Yemsi, les deux commissaires associées, cette première édition des nuits parisiennes se présente sous la forme d’une exposition dont le discours est à lire chapitre après chapitre, comme une pensée articulée en neuf lieux à recomposer par le déplacement. Cette multiplicité des œuvres, des regards et des points de vue, nous renvoie également à la construction cinématographique, chez Godard par exemple avec sa pratique du chevauchement des images. Un art de la fragmentation que l’on retrouve dans le format même du parcours et dans le titre choisi par ses commissaires : les nuits parisiennes, en hommage à François Truffaut et à sa Nuit Américaine.
Les lieux
L’Hôtel Meurice
L’Hôtel Meurice présente W H, une installation spécifique d’Emmanuel Lagarrigue.
L’artiste travaille le son comme un matériau à part entière, au travers d’installations et de sculptures souvent monumentales. Les pièces invitent le spectateur à une écoute participative, afin de l’emmener d’une histoire personnelle vers une expérience collective. W H, œuvre conçue spécifiquement pour L’Hôtel Meurice, poste le visiteur dans une situation de voyeur. Face à une structure d’affichage installée, inversement, à l’intérieur, il est témoin d’un retournement étrange de l’intérieur en dehors. La vitre du petit salon, fenêtre sur cour inversée, est sonorisée et diffuse une lecture de Cap au pire de Beckett. Trois phrases clés de ce texte qui torture le langage et le réduit à l’extrême, sont absentes de la lecture: « Essayer encore. Rater encore. Rater mieux » mais écrites lettre par lettre par les projecteurs. W H offre une transformation de la langue en signes, la poussant aux limites du silence. La structure d’affichage nous regarde, elle nous éblouit jusqu’à parasiter son propre message. Cette langue et cette puissance nous manifestent notre propre présence à nous-mêmes, nous dérangeant dans notre confort de regardeur.
La Fondation d’Entreprise Ricard
La Fondation d’Entreprise Ricard accueille hors les murs, l’installation Strange Fruits de Malachi Farrell qui sera exposée dans le hall.
Si le spectateur est amené, à travers les œuvres de Malachi Farrell, à prendre conscience du devoir d’engagement face à une société burtale, cette violence n’en est pas moins catalysée par l’humour et l’ironie que l’artiste insufle dans ses constructions à l’aspect « bricolé », propres à l’univers du jeu et de la parodie. Pour les nuits parisiennes, Malachi Farrell présente Strange Fruits, une installation sonore in-situ, constituée de grappes de chaussures (baskets, escarpins…) chantantes. Originaire d’Irlande, Malachi Farrell reste très imprégné par la culture punk et industrielle. Ses œuvres, dans un esprit proche du théâtre de rue, peuvent être lues comme autant de chorégraphies de machines et d’objets animés par des circuits électroniques « high-tech », enrichis d’une pléiade de moyens plus « low-tech » comme le son, la lumière.
Le Village Royal
Situé entre La Madeleine et la place de La Concorde, héritier de près de trois siècles d’un patrimoine architectural exceptionnel, le Village Royal offre au promeneur une oasis de paix, l’âme d’un vrai village au cœur de la grande ville.
Depuis plusieurs années, la revue Artpress s’associe régulièrement au Village Royal dans le cadre de manifestations d’art contemporain. Revue critique internationale, Artpress accompagne les nuits parisiennes en recevant l’œuvre Black Lotus de Jeong-Hwa Choi.
Artiste multidisciplinaire, Jeong-Hwa Choi explore tous les domaines de la culture : musique, arts plastiques, architecture, design, mode, cinéma ou édition. Ses œuvres poétiques, de proportions monumentales sont issues d’objets du quotidien et illustrent les dérives de notre société. Ici, l’artiste a choisi de présenter deux Lotus géants de plastique, à l’esthétique à la fois kitch et menaçante qui nous renvoient à la ville et à sa sur-consommation quotidienne. Irréelles, ces fleurs nous invitent à repenser une forme d’écologie urbaine et nous incitent à poser un autre regard sur la durée des choses.
L’Eclaireur
L’Eclaireur accueille l’œuvre de Sandrine Pelletier.Sandrine Pelletier s’approprie des objets du quotidien qu’elle remanie, détourne et recontextualise. L’installation monumentale Bonfire est composée d’un échafaudage de bois pauvre et d’une accumulation de miroirs et morceaux de verre agencés en une forme monumentale. Renvoyant aux pistes de skateboards et aux pratiques des subcultures urbaines, Bonefire est le reflet d’une société en perpétuel regard et interrogation sur elle-même. Ainsi mise en abîme, sous une apparence séduisante, l’œuvre offre une réflexion introspective sur notre condition d’hommes comme sur l’envers du décor.
Artcurial
Artcurial présente Devant nos yeux, une intervention in-situ de Michel Verjux.
Les interventions de Michel Verjux sont constituées de l’élément nécessaire à la perception visuelle : la lumière. Par la projection lumineuse de formes géométriques simples (cercles, carrés…) Michel Verjux révèle une situation architecturale et un contexte d’exposition. Il élargit la notion d’œuvre d’art à l’espace qui la contient, qui devient partie de l’œuvre elle-même. Son travail, avec des moyens visuels minimums, montre ses « conditions d’existence » : un espace donné, un temps donné, l’éclairage et le regard du spectateur. Devant nos yeux, le projet in-situ de Michel Verjux conçu pour Artcurial s’articule autour d’une projection extérieure indexant l’entrée du bâtiment, et de cinq projections en intérieur, éclairant littéralement le matériel d’exposition — cimaises, socles, vitrines.
Le magasin et l’Espace culturel Louis Vuitton
Le magasin et l’Espace culturel Louis Vuitton reçoivent Monte Negro, un projet d’Angelika Markul, ainsi que Todo lo que MAM me dio de Jorge-Pedro Nunez.
L’œuvre d’Angelika Markul, Monte Negro, conçue spécialement pour l’atrium du magasin Louis Vuitton, traduit avec peu de moyens, des matériaux pauvres et une grande science de l’occupation de l’espace des sentiments complexes d’anxiété et d’énergie, de deuil et de renaissance, de passage d’un monde à un autre et de déchirure comme de libération. Véritable immersion dans la matière plastique, Monte Negro évoque une marée noire et reflète les résidus du consumérisme de notre civilisation urbaine, poésie picturale sombre et désanchantée qui offre, malgré tout un refuge possible derrière le miroir.
Artiste de la scène émergente sud-américaine, Jorge-Pedro Nunez s’exprime au moyen d’un vocabulaire empruntant autant à l’art abstrait et au constructivisme qu’à la culture populaire. Son art procède par appropriations, collages et détournements. La pièce Todo lo que MAM me dio, à l’entrée de l’Espace culturel Louis Vuitton, est un aggloméré d’objets se référant soit à l’imagerie populaire (éléments chinés aux Puces), soit à l’abstraction géométrique. A l’image de la ville d’aujourd’hui, elle est un compendum d’ingrédients plus ou moins heteroclites, formant un tout harmonieux et construit, où chaque chose à sa place.
L’Hôtel Le Royal Monceau
Doté d’un auditorium privé, l’Hôtel Le Royal Monceau présente une sélection d’œuvres vidéos de Fayçal Baghriche, Benoit Broisat, Jordi Colomer, Niklas Goldbach, Santiago Reyes, Larissa Sansour et Esther Shalev-Gerz.
L’Hôtel Royal Monceau, incarnation de la grande tradition de l’hôtellerie de luxe, a marqué sa volonté, depuis sa réouverture en 2010 de s’inscrire dans le paysage artistique et culturel parisien. Ce palace propose un concept novateur de concierge artistique, un auditorium des expositions ainsi qu’une large sélection d’ouvrages spécialisés et rares dans sa librairie. Des photographies issues de la collection du Royal Monceau sont présentées dans chaque chambre. L’ensemble de ces initiatives concourent à faire du Royal Monceau un lieu d’échanges, de rencontres et de découvertes artistiques.
La Villa L
La Villa L recevra les propositions de Jeong-Hwa Choi, Dias & Riedweg, Mounir Fatmi, Daniel Firman, Kolkoz et Aaron.
A Paris, dans un quartier où Le Corbusier et Mallet-Stevens ont bâti des maisons phares du XXème siècle, l’architecte Stefania Stera a construit, la Villa L un édifice profilé comme un paquebot qui s’élève dans un écrin de marbre et de verdure. Adossée à un volume cubique, l’architecture complexe dessine deux bâtiments en ellipse qui s’interpénètrent et organisent des parcours en relation avec le jardin grâce aux façades cintrées et vitrées de la construction. L’ampleur impressionne : les espaces de vie étagés sur plusieurs niveaux occupent plus de 1100 mètres carrés où chaque pièce à vivre dispose de sa propre terrasse ou d’un accès au jardin.
Aaron Young est un artiste new-yorkais dont l’œuvre aborde les notions de transgression, de rupture, d’accident. La vitesse, l’explosion, le spectaculaire rythment ses pièces, qu’elles soient de l’ordre de l’installation ou du tableau. Untitled (Gloden fence) peut être lue comme une allégorie du grand désastre et de la chute de l’homme. La pièce renvoie aux forces de pouvoir régissant la ville, mais aussi aux excès que celles-ci peuvent générer (conflits entre générations, conflits dans les quartiers ou encore manifestations politiques, sportives, musicales…). Plus littéralement elle peut être lue comme une vanité, allégorie du possible Accident et d’une jeunesse fragile (référence aux barrières de concerts).
Venues
- Zoom Fondation d’entreprise Pernod Ricard
- Zoom Hôtel le Meurice
- Zoom Le Village Royal
- Zoom L'Eclaireur
- Zoom Espace culturel Louis Vuitton
- Zoom Hotel Royal Monceau
- Zoom Villa L
- Zoom Grand Palais – La nef
The artists
- Jordi Colomer
- Esther Shalev-Gerz
- Fayçal Baghriche
- Niklas Goldbach
- Dias & Riedweg
- Angelika Markul
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Michel Verjux
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Malachi Farrell
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Larissa Sansour
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Benoît Broisat