Opaline et Vâyou

Exposition

Céramique, installations, peinture, techniques mixtes

Opaline et Vâyou

Passé : 8 janvier → 6 février 2016

Tel un passeur de mondes, Jérémie Paul cultive l’entre deux. Entre terre et mer, sacré et profane, animal et humain, masculin et féminin, entre le même et l’autre, foisonnent des espaces im(pré)visibles, que Jérémie Paul explore. Jérémie Paul n’aime pas l’exotisme : celui ci tente de séparer l’ici et l’ailleurs, ce qui depuis toujours s’hybride.

Jeremie paul coldsouth aquarelle sur papier 31 x 41 cm 2014 medium
Jérémie Paul, ColdSouth, 2014 Aquarelle — 31 × 41 cm Courtesy of the artist & Maëlle Galerie, Paris

Tel un Ulysse vagabond, Jérémie Paul a côtoyé les rives de plusieurs genres artistiques, expressionnisme, surréalisme, pop art, dessin satyrique, cartoons et les icônes de plusieurs civilisations. Il part à la rencontre de multiples techniques, installation, porcelaine, gravure, peinture, dessin. Mais la saturation des couleurs du lagon et la fluidité des espaces insulaires, il les retrouve principalement dans l’usage du pastel et des encres sur soie. Et Jérémie Paul ne retient à chaque halte de sa traversée des styles, des cultures, des techniques et des mondes, que ce qui lui permet de construire un espace poétique aussi inattendu que celui de la rencontre d’une pastèque et d’un hippopotame, d’un condor et d’une casquette.

Les hybridations croissantes des cultures et de leurs images, les engloutissements, les acculturations, les survivances et les disparitions, les fabuleux syncrétismes des peuples, de leurs divinités et de leurs langues provoquent parfois ces instants de grâce inouïe, auxquels l’artiste est aux aguets. Aux aguets de temps improbables encore, comme ce calme intense après le passage du cyclone Hugo sur l’île de la Guadeloupe.

Botte 2012 faience emaille 30x22x10cm medium
Jérémie Paul, Botte, 2012 Faïence émaillée — 30 × 22 × 10 cm Courtesy of the artist & Maëlle Galerie, Paris

D’Haïti, Jérémie Paul retient la figure d’Erzulie, entre Madone et vaudou.

Du Mexique, où il séjourne à plusieurs reprises, le rouge incandescent des laines des tapissiers des montagnes qui lui prêtent leur savoir faire pour tisser un tapis à l ‘effigie d’Erzulie, et dont la pointe s’achève dans une goutte de sang.

Du japon, la vague universelle d’Okusai, de l’hindouisme le dieu Vâyou, insaisissable, des USA, la pop culture, les boîtes de soupe d’Andy Warhol, remplacées par des tranches de cake tout aussi facétieuses qui forment comme autant d’écrans à images, les Clippers, héros du basketball, et l’étoile noire de star wars, enfin le fameux « yes we can » réapproprié par un Mickey transgenre.

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Jérémie Paul, L’espadon et le Ballon, 2014 Aquarelle — 31 × 41 cm Courtesy of the artist & Maëlle Galerie, Paris

De la Chine, il utilise les soies aux multiples brillances et textures. Crêpes, pongées et autres variétés soyeuses offrent des tombés ondoyants qui accueillent une vague qui se dessine et redessine à l’infini et que l’artiste peint selon des techniques traditionnelles.

Dans ce bruissement fluvial d’images et de formes, un nouveau continent advient, un continent d’après la fin des vieux mondes engloutis dans le maelstrom de la mondialisation. Un continent fait d’îles et de passages entre les récifs. L’art de Jérémie Paul est un archipel.

Opaline et Vâyou de Jérémie Paul : à la rencontre du sixième continent p(quoter). Myriam Odile Blin, sociologue, décembre 2015.

Myriam Odile Blin
  • Vernissage Jeudi 7 janvier 2016 18:00 → 21:00
93 Seine-St-Denis Zoom in 93 Seine-St-Denis Zoom out

KOMUNUMA
29 rue de la commune de Paris

93230 Romainville

T. 06 14 80 42 00

www.maellegalerie.com

Bobigny – Pantin – Raymond Queneau

Horaires

de 14h à 19h
Et sur rendez-vous La galerie est temporairement fermée jusqu’en septembre.

L’artiste

  • Jérémie Paul