Paris Photo : 23e édition — Secteur prismes

Evénement

Photographie

Paris Photo : 23e édition
Secteur prismes

Passé : 7 → 10 novembre 2019

Situé au premier étage du Grand Palais, Salon d’Honneur; le secteur prismes réunit des projets exceptionnels, de grands séries aux installations d’envergure, qui explorent les usages photographiques dans ses pratiques les plus diverses.

Pour cette 5ème édition, il accueille 14 projets dont les grands formats de Marie Cloquet (Annie Gentils, Anvers) et de Zohra Opoku (Ibrahim, Seattle), les installations de Marianne Csáky (India, Budapest), les œuvres sérielles de Susan Derges (Purdue Hicks, Londres) et de SubREAL group (Jecza, Timisara).

Nous vous proposons de découvrir plus en détail certains de ces projets :

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Marie Cloquet

Née en 1976 ; vit et travaille à Gand, Belgique

Le fil conducteur dans l’œuvre de Marie Cloquet est l’intérêt qu’elle porte à la marginalisation, la dévastation et l’abjection sous toutes leurs formes. Aussi, son regard est-il souvent attiré vers la périphérie plutôt que vers le foyer des événements.

Il y a quelques années, lors d’un voyage en Afrique occidentale Nouadhibou, seconde ville de la Mauritanie, la fascina. Dans cette ville côtière et frontalière, Cloquet se retrouva dans un monde qui semblait être passé « sous le radar », clairement privé des avantages de la mondialisation. l’artiste se sert et ressert de la vaste archive de photos réalisée dans ce lieu singulier pour créer ses paysages monumentaux sur toile.

Elle interprète les images, tant numériques qu’analogiques, comme s’il s’agissait de croquis et voit dans cette approche une similitude au processus des peintres classiques. Comparable par exemple au travail des Maîtres Flamands qui, ayant réintégré leur atelier, réarrangeaient leurs croquis réalisés sur site et créaient ainsi de nouvelles compositions réalistes, Marie Cloquet déchiquette et reconstitue ses images en entités indépendantes dont la réalité ne tient qu’à un fil. Après les avoir manipulées dans la chambre noire, elle imprime les photos sur du papier à dessin pour ensuite les déchirer et les reconstituer en collages retouchés à la peinture aquarelle.

Les mondes sauvages et anonymes, ainsi crées, manient taille, échelle et perspectives et en tant que lieu de dévastation, font appel à notre mémoire collective. Familiarité et aliénation, attraction et répulsion se rejoignent dans l’expérience perceptive. Cette expérience anime plus que jamais l’œuvre de l’artiste. Là où initialement, ses images partaient de photos analogiques et se limitaient donc au spectre noir blanc, l’artiste a commencé, récemment à introduire de la couleur dans ses toiles. Cloquet s’en réfère aux images plutôt qu’aux symboles.

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Marie Cloquet, Remnants III, 2019 Émulsion photographique et aquarelle sur toile encadrée sur l’aluminium et le bois — 140 × 175 cm Courtesy of the artist & Annie Gentils Gallery

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Zohra Opoku

Née à Altdöbern, Allemagne, en 1976 ; vit et travaille à Accra, Ghana

La Galerie Mariane Ibrahim présente Unraveled Threads, une exposition personnelle de l’artiste ghanéenne Zohra Opoku. Le travail est un aboutissement du passé de l’artiste, et en particulier de celui de ses l’Est (RDA).

La série est révèlent des Volta au Ghana. Opoku dédie ce travail aux enfants qui ont grandi comme des étrangers, et aux enfants qui ont persévéré et créé leurs propres identités.

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Zohra Opoku, In Bob’s Footsteps, 2017 Impression sur cotton — 282 × 200 cm Courtesy of the artist & Mariane Ibrahim Gallery

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Marianne Csáky

Née à Budapest, Hongrie, en 1959 ; vit et travaille entre Budapest et Bruxelles.

Les boîtes à lumière fabriquées à la main par Marianne Csaky créent une sorte de magie, des tunnels temporels entre le présent et le passé. La série s’intitule Time Leap et comprend plus de 20 pièces au total, divisées en quatre séries : la série Summer, Série d’hiver, Série de jardin et jardin.

Dans chaque petite boîte à lumière, Csaky apparaît paradoxalement dans les mêmes images documentaires d’archives qu’un enfant et un adulte à la fois. Elle utilise l’image photographique pour ouvrir de minuscules trous de ver, des ponts d’Einstein-Rosen pour se déplacer dans le temps.

Principalement fabriquées au cours de la période 2007-2008 et certaines en 2018-2019, les caissons lumineux sont construits à l’aide d’un travail manuel minutieux à partir de négatifs de films, de cadres en fil de fer et de miroirs permettant d’utiliser la lumière externe. Les négatifs de film manipulés sont basés sur de vieux négatifs photo pris par le grand-père de l’artiste, un photographe amateur, lorsque Csaky avait entre 8 et 4 ans. L’artiste a hérité de sa collection de 2 500 négatifs de verre.

Manipuler les négatifs du grand-père signifiait l’illusion qu’elle pouvait réécrire l’histoire non seulement en souvenir et par interprétation, mais directement lorsque le passé se produisait. Techniquement, cela signifiait qu’elle faisait une copie des négatifs dans leur taille originale, 6 cm sur 9 cm. Elle a ensuite pris des photos couleur d’elle-même et les a insérées dans les négatifs noir et blanc d’origine. La série est une documentation des efforts douloureux du travail de mémoire et post-mémoire ayant conduit à réécrire notre passé afin de changer notre présent.

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Marianne Csáky, Time Leap, Garden Series 3, 2007 Boîte lumineuse — film négatif, plaque de plomb, fil d’aluminium, miroir, lampe — 6 × 9 × 9 cm Courtesy of the artist & Inda Gallery

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Susan Derges

Née à Londres, Royaume-Uni, en 1955 ; vit et travaille à Devon

Purdy Hicks présente une sélection d’œuvres uniques de Susan Derges. Cinq photogrammes traitent des thèmes élémentaires terrestres et marins, et de l’influence de la lune sur les marées et la fertilité. Ce travail explore les relations entre le soi et la nature, l’imaginaire et le réel, entrelaçant les iconographies propres aux observations scientifiques, aux rituels et à l’onirisme.

L’œuvre de Susan Derges a pris différentes formes mais elle est particulièrement reconnue pour ses photogrammes innovateurs, capturant le mouvement continue de l’eau en immergeant du papier photosensible dans mers et rivières, ou en créant des tirages composites en associant éléments naturels et diapositives.

Les trois « Spawn » photogrammes de 2008 décrivent une séquence d’œufs de grenouilles en métamorphose sous la lune, suggérant les cycles de renouvellements lunaires et terrestres. Créé dans une cuve dans l’atelier de l’artiste, ‘Spawn’ a été directement exposé sur le papier. Les diapositives du ciel et de la lune projetées sont utilisées comme sources de lumière et donnent à chaque tirage son ton spécifique. Les photogrammes ‘Shoreline’ créés de nuit sur la cote du Devon en 1998, révèlent le détail et les variations tonales d’une vague lorsque son mouvement traverse le papier couleur positif, ou monochrome négatif, placé au bord de l’eau. En passant la lumière à travers l’eau, projetée sur le papier immobile, Derges capture la rencontre de l’eau et de la terre de manière inédite.

La démarche de Susan Derges reflète le travail des pionniers de la photographie, mais s’avère tout à fait contemporaine dans sa réflexion environnementale et la complexité de son orientation conceptuelle.

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Susan Derges, Larvae, 2007 Impression unique de destruction de teinture — 172 × 104 cm Courtesy of the artist & Purdy Hicks Gallery

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SubREAL group

Le groupe subREAL, fondé en 1990 par Călin Dan et Dan Mihălțianu, a été élargi en 1991 lorsque Iosif Király a rejoint le groupe. En 1993, Dan Mihălțianu est parti et subREAL a continué en duo jusqu’en 2006. Ils se sont positionnés d’emblée, comme le fer de lance de la transition post- communiste. L’identité du groupe était marquée par des attitudes de travail post-conceptuelles, estampillées par l’ironie et l’autodérision.

SubREAL a été le premier collectif postérieur à 1989 à introduire un mode de fonctionnement diversifié et différentes formes qui éveilleront et questionneront les connaissances du spectateur. Leurs approches allaient de la réflexion historique à de multiples explorations du contexte artistique et institutionnel autochtone. Leurs travaux sont contextuels en réaction aux caractéristiques physiques ou symboliques des espaces dans lesquels ils ont travaillé, souvent des institutions occidentales. L’un des projets les plus connus a été celui consacré aux archives photographiques du magazine Arta et a mis en lumière le fonctionnement du système artistique en Roumanie et les aléas de la reproduction d’images photographiques.

Ce type de réflexion sur les institutions était une première dans le contexte de l’art roumain contemporain. subREAL a très bien saisi les stéréotypes et les distorsions induits par les vecteurs de la mondialisation, mais ne s’est toutefois pas mépris sur la manière dont l’Occident envisageait la réalité post-communiste de l’Europe de l’Est. Ils ont participé à des expositions dans des institutions renommées et ils ont été invités à d’importants événements internationaux tels que la Biennale de la Manifesta, la Biennale de Berlin, la Biennale de Venise, etc.

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Sub Real Group, Subreal group, subREAL_MACROmicron, Stockholm, 2000 Impression à jet d’encre — 45 × 60 cm
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3, av du Général Eisenhower

75008 Paris

T. 01 44 13 17 17

Site officiel

Champs-Élysées – Clemenceau
Franklin D.Roosevelt

Horaires

Les horaires d’ouverture du Grand Palais dépendent des expositions ou des événements qui s’y déroulent

Tarifs

Plein tarif 30 € — Tarif réduit 15 €

Les artistes

  • Igor Eskinja
  • Olaf Breuning
  • Joel Sternfeld
  • Inez & Vinoodh
  • Marie Cloquet
  • Stéphane Lavoué
  • Marianne Csáky
  • Sub Real Group
  • Zohra Opoku
  • Marco Maria Zanin
Et 3 autres…