Pascale Marthine Tayou

Exhibition

Installation, sculpture

Pascale Marthine Tayou

Past: April 21 → July 12, 2011

Pascale Marthine Tayou et Revue Noire, c’est une histoire commune qui date de 1994 alors qu’il prend d’assaut la couverture du numéro sur le Cameroun (RN13 juin 1994). Puis au cours des années suivantes les expositions les Artistes Africains et le Sida au Bénin et à Dakar lors de la biennale (1995) , Suites Africaines au Couvent des Cordeliers à Paris (1997) et le film Looobhy (RevueNoire productions et Arte, 1997) sèment de petites pierres blanches d’une histoire commune qui de part en part, dans la vie de chacun, se rappelle à l’autre. Tayou la scelle dans cette nouvelle œuvre/installation sur ce papier imprimé d’une histoire de l’art contemporain africain qui devient à transpercer, à empiler, à empaler sur un axe d’acier, indécent, sur de multiples axes d’acier qui montent au ciel les feuilles aux tranchants acérés d’une lecture devenue impossible.

Pascale Marthine Tayou nous montre depuis longtemps ses dédales d’élucubrations, ses fétiches inventés qui font de lui un artiste, certes qui vient d’Afrique, mais aussi partageur d’une autre réalité plus urbaine, plus axée sur le devenir, plus commune, susceptible de fabriquer d’autres façons de regarder. Il s’agit là d’affirmer un temps présent sans pour autant épouser l’Art Contemporain, non dédaigné, mais simplement appréhendé comme un courant d’expressions parmi d’autres. Depuis un peu plus d’une décennie, l’Art Contemporain intègre des expressions d’artistes venus d’ailleurs. Certains y voient un ressourcement de l’art occidental fatigué par ses « ruptures» de plus en plus artificielles, d’autres y voient le « devoir » de repentance au « pillage » des formes africaines que l’Art Moderne fit au début du XXe siècle. Peu importe, Tayou a cette légèreté à ne pas se laisser enfermer et jouer avec les évidences pour les rendre mystérieuses ou leurs donner un sens chaque fois différent selon un rapport entre sa fabrication et l’oreille qu’il a du professionnel — commissaire ou critique —, de l’acheteur — collectionneur ou marchand —, du contemplateur — pékin non pékinois —. Pascal Marthine Tayou est désormais dans le gulf stream et dans le marché de l’Art Contemporain.

Chaque œuvre de P.M.T. a sa propre vérité, mais cela fait longtemps qu’elle peut avoir une valeur partagée sensée et sensible dont la démonstration laborieuse est absente de même que le renvoi critique au jeu de références cultivées. Pascal Marthine Tayou aime à dire qu’il « fabrique des trucs, fait des choses. Les surréalistes, connais pas. L’art de récupération, je m’en fous. L’histoire de l’art ? » Que nenni. Dire cela n’est pas ignorer, mais bien affirmer l’autonomie de son propre regard et échapper aux classifications réductrices. Et quand bien même, il cite littéralement, il le fera dans le « kitsch » pour bien affirmer la liberté de sa pensée. Cela ne l’empêche pas de feuilletter l’univers des formes occidentales et du monde entier, moins pour en tirer une inspiration qui l’habite depuis longtemps, que pour multiplier les occasions de rencontres dont il maîtrisera les règles du jeu.

On dira alors que dans le foisonnement actuel de travaux de Pascale Marthine Tayou (Biennale de Venise 2009, «Traff Jam» Lille 2010, «Always All Ways» Lyon 2011), il y a cette « œuvre au noir » qui pisse son sang de blasphèmes, dans la petite maison Revue Noire de Montparnasse, entre Lille et Venise, Lyon et Gand, Shanghaï et Douala.

Jean Loup Pivin février 2011
Maison Revue Noire Gallery
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8, rue de Cels

75014 Paris

T. 01 43 20 28 14

www.revuenoire.com

Gaîté

Opening hours

Wednesday – Saturday, 1 PM – 7 PM

The artist

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