Pierre Mabille — Récits — Galerie Jean Fournier — Exposition — Slash Paris

Passé : 27 mai → 20 juillet 2010

La galerie Jean Fournier est heureuse de présenter la deuxième exposition personnelle de Pierre Mabille.

Cette exposition regroupera un ensemble de peintures sur toiles, d’œuvres sur papier intitulées Les Récits réalisées à l’encre de Chine, ainsi qu’un ensemble de dessins de la série titrée Anti-dictionnaire.

Le travail de Pierre Mabille est un travail sur la couleur qui s’articule autour de la répétition d’une même forme. Cette forme unique, toujours proposée dans de multiples variations, loin d’enfermer le travail de l’artiste autour d’un même sujet lui permet au contraire d’explorer toujours plus loin ses recherches picturales sur la couleur et de travailler avec davantage de liberté. Toutefois, l’œuvre de Pierre Mabille ne se résume pas à un travail formel et elle est également à lier à un travail d’écriture autour de la narration comme en témoigne le titre même de cette exposition : Récits. Sorte de va et vient du langage qui se retrouve dans son œuvre graphique notamment (anti-dictionnaire).

« …mixant construction rigoureuse et liberté de digression — Pierre Mabille affirme, chaque jour d’avantage, une œuvre où l’abstraction ne fait pas l’impasse sur le monde, l’existence du sujet mais, au contraire, les retrouve sans cesse, les garde en ligne de mire du regard pour, comme il l’écrit, mettre en pratique “plusieurs dispositions (…) plusieurs assemblages relations (…), plusieurs accidents plusieurs analogies (…) plusieurs possibles plusieurs histoires (…)” ».¹

C’est dans les années 90 que Pierre Mabille opère une simplification des formes dans sa peinture. A partir de 1997, il choisit d’utiliser une forme unique non identifiable et tente d’en offrir une définition par une liste sans cesse in progress composée de plus de 400 mots. Cette liste qui tente de définir cette forme oblongue (mandorle, soucoupe volante, noyau d’abricot…) offre autant d’analogies qui nous éloignent, finalement plus qu’elles ne nous rapprochent, d’une définition d’un objet réel, d’où le terme d’Anti-dictionnaire. Ce terme est repris pour un ensemble d’œuvres sur papier de petits formats (technique mixte — 21 x 29,5 cm) commencée en 2008. Elles sont nourries par des photos et des dessins adressés à l’artiste par ses amis, amateurs.

Dans cette exposition sera présenté un ensemble de peintures récentes de grands formats ainsi que des peintures réalisées pour l’exposition « Matisse Hoje/Aujourd’hui » qui s’est tenue à la Pinacothèque de Sao Paulo au Brésil en 2009. La forme oblongue de Pierre Mabille, que vient ici accentuer le format horizontal de ces toiles, est multipliée, parfois avec excès ; les formes s’enchevêtrant ainsi entre elles. Les bandes verticales, sorte de trame, qui divisent la toile en trois, quatre ou cinq parties semblent imposer au spectateur une lecture narrative, de gauche à droite. Les couleurs vives et souvent contrastées s’affrontent sans toutefois se mêler (l’artiste utilisant simultanément jusqu’à 8 ou 10 couleurs). Il résulte de l’œuvre de Pierre Mabille et de son travail de tension entre les couleurs un parfait équilibre.

Un ensemble de huit encres sur papier inédites sera présent dans l’exposition. Dans ces œuvres, réalisées en 2010 et nommées Les Récits, Pierre Mabille utilise des caches qui suggèrent sa forme, en négatifs ou en positifs, apposés de manière aléatoire.

Pierre MABILLE est né en 1958 à Amiens. Il vit à Fontenay-sous-Bois et travaille à Montreuil. Il enseigne à l’Ecole supérieure des beaux-arts de Nantes Métrople. Il fut l’un des commissaires de l’exposition + de Réalité, sur un projet de l’ESBANM, qui s’est tenu en 2008 au Hangar à Bananes, à Nantes.

¹ Olivier Kaeppelin, La rûche de subtilité, catalogue publié à l’occasion de l’exposition Pierre Mabille Récits, éditions Lienart et galerie Jean Fournier, Paris, 2010.