Renaud-Auguste Dormeuil — Si c’était à refaire
Exhibition
Renaud-Auguste Dormeuil
Si c’était à refaire
Past: January 27 → June 17, 2018
Né en 1968, Renaud-Auguste Dormeuil questionne depuis le milieu des années 1990, la fabrique de l’image, envisagée dans son espace public et politique. Visibilité / invisibilité, luminosité / obscurité, mémoire / oubli, ce que l’on sait / ce que l’on croit savoir, évoquer sans montrer, dire sans narrer… sont autant de balises pour appréhender ses œuvres qui mettent en forme les codes qui organisent le flux des images.
Si les premières préoccupations de l’artiste étaient essentiellement tournées vers les nouvelles cartographies son œuvre, depuis quelques années, prend un tour plus métaphorique et performatif. Pensée comme une constellation d’expériences se déployant au MAMAC et dans l’espace public, la proposition de Renaud Auguste-Dormeuil en galerie contemporaine se manifeste dans une succession d’événements inframinces ou spectaculaires organisés pendant la durée de l’exposition et impliquant le public à travers diverses modalités de participation.
Ainsi, l’installation When the Paper, déployée pendant toute la durée du projet, invite chaque visiteur à écrire ses maux, pensées personnelles dont il/elle souhaite se délivrer, et à les déposer dans un petit seau d’eau où ils se dissoudront parmi des centaines ou milliers d’autres confidences. Réminiscence d’un rituel japonais ce projet permet de nouer un lien intime avec le musée tout en invitant le public à traverser une expérience sensorielle. Recouvert d’une couche de terre, le sol de la galerie introduit par sa matérialité et son odeur, l’idée de nature et de jardin de contemplation au sein de l’espace muséal.
Pendant l’exposition, l’artiste fera apparaître ponctuellement dans le ciel de Nice un message lumineux transporté par un drone, en vol stationnaire. L’enseigne lumineuse « Le ciel attendra » résonnera de manière intime pour chaque passant qui l’apercevra sur son trajet le soir ou au petit matin. Détournement poétique et spirituel d’une technologie contemporaine, cette proposition fera littéralement événement avec son calendrier « d’apparitions ». Invité en mai 2016 par le MAMAC, à l’occasion de la Nuit des musées, l’artiste avait installé mille bougies reproduisant le ciel étoilé du 17 mai 2114, sur l’esplanade reliant le MAMAC au TNN. Allumées au fil de la soirée, les bougies faisaient peu à peu apparaître cette constellation du futur, matérialisant l’invisible et créant autant de signes face à un avenir à inventer. Cette exposition personnelle en galerie contemporaine permet de poursuivre cette expérience et contribue à repenser l’exposition comme espace-temps d’un lien intime entre le musée et son public.