Rero — Eidolon
Exposition
Rero
Eidolon
Passé : 12 mai → 23 juin 2012
Le travail en extérieur de l’artiste français Rero prend à nouveau forme dans un espace clos. Fort de ses dernières interventions urbaines, notamment dans l’ancienne RDA, le plasticien disperse au sein de la galerie plusieurs installations spectaculaires que viennent jalonner ses désormais fameuses œuvres aux expressions et mots barrés d’un trait noir.
Eidolon signifie image en grec ancien, terme autour duquel l’artiste développe son propre concept de négation, alimenté par l’overdose d’images des milieux urbains. L’Eidolon, c’est ce que notre sens visuel nous donne à voir, une représentation de l’image qui n’est en réalité que le double mental de cette dernière, à l’identique du double reflété dans le miroir alors que ce n’est qu’une illusion. L’essence même du travail de Rero pose ce problème de représentation à travers l’acronyme « what you see is what you get » (WYSIWYG), interface intuitive qui propose de montrer sur écran le résultat final à l’impression. On retrouve ici la notion d’Eidolon puisqu’il est impossible de retranscrire parfaitement de façon virtuelle le résultat imprimé. En fin de compte, “What You See Is Never What You Get”, revendique Rero.
Les recherches de Rero s’inscrivent dans une continuité résolument fidèle à ses pratiques en extérieur. L’espace clos de la galerie devient un terrain de jeu où l’artiste s’exprime dans les mêmes démarches que sur un lieu abandonné. Backslash devient par conséquent une aire d’expression à travers laquelle Rero construit des installations de destruction. Le lieu abandonné sert de fil rouge au parcours qu’il propose au visiteur.
Rero réinvente constamment son travail et lui donne un mouvement perpétuel de recherches plastiques. Les nouvelles séries présentées à la galerie se veulent un héritage et une suite logique aux premiers ensembles exposés. Le livre tient toujours une place importante et les murs se meuvent dans une raison plus antique liée à la tradition des tablettes. Mais les expressions restent synthétiquement liées à l’ère numérique. Le travail de Rero fait ainsi le lien entre classicisme et contemporanéité.
Né en 1983, Rero s’est rapidement imposé dans le monde de la création artistique urbaine par le biais de ses interventions en extérieur. Aujourd’hui reconnu par ses pairs mais également dans le monde de l’art contemporain, l’artiste présente ses œuvres dans de nombreuses institutions publiques, notamment Le Musée en Herbe (2011), le Musée de la Poste (2011), Confluences (2010), L’Hybride de Lille (2009) ou encore l’Antje Øklesund de Berlin (2009).