Robert Barry — Taking your Time — Galerie michèle didier — Exposition — Slash Paris

Passé : 18 février → 5 mai 2012

1, 2, 3, 4, 5 titre Niele Toroni. Puisque que le temps nous est compté, prenons notre temps. Des coussins, des livres, des livres à consulter sur des coussins.

L’artiste collectionne les livres d’artistes depuis les années 60 et a sélectionné, pour l’exposition, 25 ouvrages parmi sa bibliothèque personnelle, tous sont liés au temps. Les productions méticuleusement choisies dans l’idée d’illustrer cette notion universelle du temps à travers les titres, les couvertures ou encore les contenus, s’échelonnent de 1966 à 2008. La proposition curatoriale de Robert Barry est enrichie par la présentation aux murs des pages jugées importantes par l’artiste de chacun des livres présentés.

Voici la liste des œuvres établies par Robert Barry, une sélection qu’il faut aborder et décortiquer avec attention, l’ensemble fait sens: des chiffres, des nombres, des suites mathématiques, des voyages évoqués, des dates, des idées. Enfin… vivre, marcher, parler.

97 «date paintings» consecutives, journaux de 1966 à 1975, On Kawara; Non-Anthropomorphic Art, Joseph Kosuth, Christine Kozlov, Michael Rinaldi, Ernest Rossi; Statements, Lawrence Weiner; Robin Redbreast Territory, Jan Dibbets; Catalog from Addison Gallery exhibit, Douglas Huebler; Durata, Duration, Douglas Huebler; Ingres and Other Parables, John Baldessari; Steps, Stanley Brouwn; LEGGERE, Giovanni Anselmo; Fibonacci 1202, Mario Merz; Throwing a Ball Once to Get Three Melodies and Fifteen Chords, John Baldessari; A Voyage on the North Sea, Marcel Broodthaers; Having from time to time a relation to, Lawrence Weiner; Once upon a time, Lawrence Weiner; Skyline Ridge, Hamish Fulton; The Cube the White the Idealism followed by Going Through, Daniel Buren; The Red and Blue Books, Louise Lawler; Variations On I Am Still Alive On Kawara, Sol Lewitt; 1, 2, 3, 4, 5, Niele Toroni; WITHIN (TIME), Peter Downsbrough; The Discussions, Ian Wilson; Squares With Sides and Corners Torn Off, Sol Lewitt; Zeichnungen, Max Neuhaus; And Now, Peter Downsbrough; The Telephone Book, John Baldessari; (Untitled), Louise Lawler; March 1969, Seth Siegelaub.

A cette occasion, la galerie mfc-michèle didier présente l’ensemble des productions de l’artiste réalisée par la maison d’édition jusqu’à ce jour. Le visiteur pourra prendre son temps pour deviner dans l’œuvre intitulée Art Lovers l’identité des visages dissimulés derrière les mots:

CHANGING, ABSURD, ILLUSION, EXPECT, EXPRESSION, URGENT, ALMOST, SOMEHOW, CONTINUE, DISTURB, CRUCIAL, UNKNOWN, HOPE, DIFFERENT, FEELING, SUGGEST, IMPLY, INEVITABLE, ANOTHER, REASON, PASSION, IMMINENT, ABOUT, DOUBT, CONSIDER, WITHOUT, BELIEVE, BEYOND, REAL, ALONE, REMIND.

Autant de mots que de portraits, au nombre de 31, camouflés des « amoureux de l’art » tels Sol Lewitt, Jonathan Monk, Leo Castelli, Yvon Lambert, Anne Rorimer ou René Denizot.

One Billion Colored Dots, œuvre magistrale, composée de 25 volumes regroupe quant à elle 1 milliard de points colorés: rouge, bleu, orange, violet, vert, jaune, marron, bleu-vert, vert clair, ocre, pourpre clair, gris clair, bleu foncé, rose, jaune-vert, pourpre, orange clair, rouge-violet, jaune clair, argent, bleu clair, gris, or, blanc, noir. Autant de couleurs que de volumes, chacun des volumes étant imprimé en une couleur différente. Robert Barry a produit l’œuvre One Billion Dots en 1968, une première variante de l’originale ne se comptera qu’en million, elle correspond à sa contribution One Million Dots dans les 25 pages du fameux Xerox Book de Seth Siegelaub. 40 années s’écoulent pour que la version « colorée » du One Billion Dots, éditée par mfc-michèle didier, voit le jour. Une démonstration du temps qui passe, de la conception de l’œuvre à ses multiples réalisations, du milliard de points noirs au milliard de points colorés.

Le film One Billion Dots, produit également en 2008 et en parallèle au One Billion Colored Dots, propose une version numérique et monochrome et vient servir le même projet. Cette accumulation de points est orientée vers l’édification du sens. C’est la quantité qui constitue l’œuvre.