Samuel François — recent works
Exposition
Samuel François
recent works
Passé : 12 mai → 16 juin 2012
Trop longtemps affilié à l’art urbain, Samuel François démontre avec recent works que son travail dépasse allègrement la ville et ses périphéries. Habile va et vient entre décoratif, minimalisme et surréalisme, ses nouvelles productions dressent un musée personnel.
De ce parcours fait d’impasses et de chemins démultipliés, l’artiste français né en 1977 à Pompey, en Lorraine, propose un ensemble de travaux très largement inspirés des codes classiques de la muséographie. Recent works fait écho à sa dernière exposition personnelle à Bruxelles. Toiles en coton monochrome tendues sur des châssis, diaporama, composent cette troisième exposition personnelle de Samuel François à la galerie JeanrochDard.
Promenade, série de photos réalisées au musée de l’École de Nancy à l’occasion de l’exposition A new idea of landscape, s’attache à retranscrire et à se réapproprier des représentations de la nature au fil d’une visite dans un musée à la scénographie désuète. De la même manière qu’il redécoupe dans des pages de magazines afin d’isoler des fragments s’apparentant à ses peintures (série Spontaneous), Samuel recadre ses images jusqu’à ne plus distinguer le motif figuratif. Entre-deux, forme minimale librement inspirée par du mobilier, maintient en équilibre deux porte-plumes, trouvant ainsi un usage à ces banquettes dépouillées de leur fonctionnalité. Toujours inspirée d’éléments muséographiques, la série Mighty Blue compose un ensemble de tableaux faussement monochromes qui laissent apparaître les traces de leur mise en œuvre, poussière d’atelier, traces d’usures. Il est bien question de peinture comme dans la série des Granits, sorte de nuancier de références, où l’artiste joue des crachats de couleur d’une bombe aérosol à effets de matières.
Preuve en est que si Samuel François est fantaisiste, il est aussi rigoureux. Samplant avec finesse les codes de courants très variés, il parvient à créer un équilibre formel et sensible, où le passé et ses teintes nostalgiques, disséminés à travers des éléments biographiques plus ou moins identifiables, s’infusent dans un présent déstructuré et ramifié.
La situation géographique de l’artiste en dit long sur ses inspirations. Basé en Lorraine, dans la petite ville d’Hettange-Grande — à une trentaine de kilomètres de Metz, mais aussi des frontières luxembourgeoise, belge et allemande — il effectue ses premières actions artistiques dans la nature, peignant des motifs très eighties, confettis et autres serpentins, sur les bunkers de la région. Très rapidement, sa pratique du graffiti s’enrichit d’influences venues du design graphique, jusqu’à totalement s’affranchir de ces disciplines.
En témoignent ses dégradés de couleur dans la série Spontaneous, peints à la bombe sur papier, vastes paysages chromatiques entre émulsion photographique et vectorisation sous illustrator. Le paysage — et les ballades qu’il suscite — est l’un des thèmes récurrents de sa production. En février 2011, il propose, en tant que commissaire, l’exposition A new idea of landscape où il présente plusieurs artistes de sa génération qu’il revendique comme des influences directes, tant pour leur travaux que pour leur manière de procéder. Parmi eux, on retrouve notamment l’américain Israel Lund ou l’italien Renato Leotta ; des amitiés artistiques souvent débutées par des échanges via internet.
Loin d’être anodin, Internet est un élément clé dans la compréhension de l’univers de Samuel François. Au service de son acuité artistique, les sites web fourmillent d’images qui ne demandent qu’à être révélées, additionnées, dupliquées ou encore recadrées. Ainsi, il présente en octobre 2011 No I’m waiting for…, un immense néon produit à l’occasion de Nuit Blanche, comme la promesse d’une œuvre à venir.
Horaires
Du mardi au samedi de midi à 19h
Et sur rendez-vous
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L’artiste
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Samuel François