Ugo Mulas — Librairie Marian Goodman — Exhibition — Slash Paris

Past: November 9 → December 22, 2017

A l’occasion de l’ouverture de PARIS PHOTO, la Librairie Marian Goodman a le plaisir de présenter un accrochage inédit de portraits réalisés par Ugo Mulas (1928-1973), figure majeure de la photographie en Italie.

L’exposition met à l’honneur son talent de portraitiste du milieu artistique, littéraire et intellectuel. Dès les années 1950 Ugo Mulas se lie avec les artistes qui fréquentent le Bar Jamaica à Milan. Par la suite et tout au long de sa vie, il réalise des portraits des plus grands artistes de sa génération tels que Lucio Fontana, Alexander Calder, Andy Wahrol, Marcel Duchamp ou encore Giorgio Morandi dont nous montrons un portrait de 1962. Mulas photographie les artistes le plus souvent dans leur atelier aux côtés de leurs œuvres, comme sur l’une des œuvres dans l’exposition qui représente Fausto Melotti qui pose au milieu de ses sculptures métalliques. Certains de ses portraits les montrent aussi en pleine création, comme Alberto Burri travaillant à l’une de ses sculptures Combustioni nécessitant l’usage du feu/chalumeau.

Exhibition view Courtesy Ugo Mulas Heirs & Galerie Marian Goodman. Credit Rebecca Fanuele.

En 1964 à la Biennale de Venise, dont il est le photographe officiel de 1954 à 1972, Mulas fait la connaissance du critique d’art américain Alan Solomon, du galeriste Leo Castelli ainsi que plusieurs artistes du Pop Art américain. Mulas s’envole la même année pour New York à la rencontre de cette nouvelle avant-garde incarnée par Robert Rauschenberg, Claes Oldenburg, Frank Stella, Jasper Johns ou encore Roy Lichtenstein dont deux portraits sont inclus dans l’exposition. L’année suivante, lors d’un nouveau voyage aux Etats-Unis, Mulas réalise des portraits de Kenneth Noland dans son atelier dans le Vermont et de Jasper Johns aux abords de son studio à Edisto Beach en Caroline du Sud.

Témoin majeur de la vie artistique en Italie, Mulas a également documenté d’une manière exceptionnelle les plus grandes expositions de son temps, telle que Sculture nella città à Spoleto en 1962 ou encore Vitalità del negativo nell’arte italiana 1960/70 présentée au Palazzo delle Esposizioni à Rome en 1970. Les vues cette dernière rendent compte de manière magistrale les œuvres des 34 artistes participants, reflétant la diversité des courants artistiques de l’époque. Dans la salle dédiée au travail de Michelangelo Pistoletto, Mulas réalise un subtil autoportrait au miroir.

Exhibition view Courtesy Ugo Mulas Heirs & Galerie Marian Goodman. Credit Rebecca Fanuele.

Enfin, Ugo Mulas a immortalisé des scénographies de metteurs en scène de théâtre comme Giorgio Strehler et a collaboré avec la mode et la presse en publiant ses photographies dans “L’Illustrazione Italiana”,"Settimo Giorno” et "Domus. Au cours des dernières années de sa vie, il se consacre à un projet unique qu’il intitule les “Verifiche” (Vérifications), une véritable réflexion sur le médium photographique : « En 1970, j’ai commencé à faire des photos ayant pour thème la photographie même, une espèce d’analyse de l’opération photographique afin d’en individualiser les éléments constitutifs et leur valeur en soi ». Ugo Mulas disparaît en 1973 à Milan, où sont aujourd’hui basées les Archivio Ugo Mulas.

Parmi les grandes institutions internationales qui ont exposé son œuvre on peut citer: Kunsthalle, Basel (1971); Musée Rath, Geneva; Kunsthaus, Zurich (1983); Museo Cantonale d’Arte, Lugano (1990); Galleria d’Arte Moderna e Contemporanea and Accademia Carrara, Bergamo (1995); Institute Valencia d’Art Modern, Valencia (1996); PAC-Padiglione d’arte contemporanea, Milan, MAXXI, Rome, GAM-Galleria d’Arte Moderna, Turin (2007-2008); Palazzo delle Esposizioni, Rome (2010), le Centre Pompidou à Paris (2015) et la Fondation Henri-Cartier-Bresson à Paris (2016).