When it Stops Dripping from the Ceiling (An Exhibition That Thinks About Edification)

Exposition

Installations, sculpture, vidéo

When it Stops Dripping from the Ceiling (An Exhibition That Thinks About Edification)

Passé : 12 juin → 29 juillet 2012

L’exposition a été conçue par Bassam El Baroni.

De nos jours, on encourage l’invention de nouvelles terminologies afin de définir plus précisément des phénomènes qui affectent nos vies, culturellement, socialement et politiquement. Parfois les termes qui nous intéressent n’ont pas à être réinventés, mais simplement exhumés afin de revêtir une nouvelle signification. Le terme « édification » est peut-être l’un de ceux-là. Une recherche rapide dans un dictionnaire nous renseigne sur le sens de l’édification comme « une manière d’instruire singulièrement, de façon à encourager un progrès intellectuel, moral ou spirituel » ; ce qui signifie en outre, « l’élévation par l’instruction, résultant de la compréhension et de la transmission des savoirs ».

Au cours des trois derniers siècles, l’édification était l’affaire de quelques penseurs qui cherchaient à résoudre l’équation réduisant l’écart entre l’autonomie individuelle et la société au sein de laquelle celle-ci-ci s’exprime. Ces systèmes se sont finalement dilués, simplifiés ou reconfigurés pour devenir les fondements intellectuels des Etats, les codes culturels ou les rouages administratifs des régimes répressifs. Cette exposition tente d’interroger l’impact de l’édification sur notre manière de vivre, de pratiquer l’art, la politique ou la communication. Elle présente les propositions de sept artistes qui abordent indirectement le combat et débat permanent entre l’individu et le collectif.

Mais comment reconnaître l’édification? Pensez par exemple que, bien que vous n’ayez jamais lu Gustave Flaubert, vous avez réalisé que ses nouvelles vous ont indirectement construit, ou encore, le fait que vous connaissiez presque tous les articles présents dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, sans avoir jamais pris le temps de la lire. Pensez aussi à ces moments de désespoir ou de souffrance, où vous avez soudainement eu recours à des termes religieux alors que vous êtes plus agnostique que croyant auto-proclamé. Ou comment, au cours d’une relation amoureuse, vous n’avez pu trouver pour vous exprimer, que les mots génériques qui semblent provenir d’un scénario de comédie romantique. Pensez au nombre d’artistes, commissaires et critiques d’art qui aujourd’hui, s’attachent ou tentent d’échapper, à l’édification pensée depuis longtemps déjà, par Friedrich Schiller et John Ruskin, et à l’approche morale de leur esthétique. L’édification n’est pas qu’un facteur déterministe ultime qui contrôle nos vies, ni une force omniprésente extérieure, mais bien ce qui est compris entre la volonté individuelle et l’idée que la société a d’elle-même.

L’exposition sera ponctuée de copies de sculptures de Martin Kippenberger (1953-1997), artiste dont la production diversifiée témoigne de sa confrontation aux héritages artistique, par l’ édification et l’histoire, et qui est devenu lui-même une référence pour les étudiants en écoles d’art aujourd’hui. Inspirés du célèbre incident de 2011, au cours duquel une femme de ménage nettoya malencontreusement une flaque d’eau peinte en trompe-l’œil faisant partie d’une œuvre de Kippenberger intitulée « When it Starts Dripping from the Ceiling », ces fac-similés se verront attribués une valeur d’usage ou se confonderont avec d’autres œuvres tout en demeurant méconnaissables — en tant que sculptures de Kippenberger -pour la majeure partie des visiteurs.

Le titre de l’exposition fait donc référence au cette œuvre de Kippenberger, reliant les questions engendrées par l’incident, à de plus vastes questions englobant la notion d’édification. L’édification est-elle évitable, souhaitable, ou est-ce tout simplement une caractéristique inéluctable ? En nettoyant la fausse flaque de l’œuvre de Kippenberger, la femme de ménage mit fin à l’évocation des gouttes tombées du plafond que l’artiste souhaitait représenter. L’exposition suggère que ce sont là des moments qui révèlent la nature problématique de l’édification et signale la nécessité d’approfondir cette réflexion sur son actualité et son historicité.

18 Montmartre Zoom in 18 Montmartre Zoom out

19 bis, 21, rue des Trois Frères

75018 Paris

T. 01 42 51 83 49

www.kadist.org

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Horaires

Du mardi au vendredi de 11h à 19h
Les samedis de 15h à 19h

Tarifs

Accès libre

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Les artistes

  • Metahaven
  • Jesse Ash
  • Luis Camnitzer
  • Iman Issa
  • Per Oskar Leu
  • Setareh Shahbazi
  • Humberto Velez