Dorothy Iannone — Imperturbable

Exposition

Techniques mixtes

Dorothy Iannone
Imperturbable

Passé : 7 septembre 2013 → 26 janvier 2014

L’œuvre de Dorothy Iannone a souvent été ponctuée par le chant. On connaît pour toute cette génération d’artistes l’importance de la musique et l’on se contentera de rappeler que lorsqu’elle vivait à Düsseldorf en 1972-73, Dorothy Iannone a travaillé au studio de Kraftwerk. Le projet d’édition du Cneai revient sur ce moment très riche et important dans le parcours de l’artiste en publiant un CD audio. L’enregistrement permet de découvrir deux chants de Dorothy Iannone: First Recording et Lieber Uecker conçus par Dorothy Iannone en 1969 et 1972, édités une première fois à 80 exemplaires par Wiens Verlag sous forme de cassette en 1993 (depuis longtemps introuvable). C’est également l’occasion de concevoir avec l’artiste une nouvelle pochette originale. Le disque sera édité en 50 exemplaires. À partir de 1968, Dorothy Iannone commence un travail expérimental et complètement nouveau sur des photographies directement sorties du polaroïd. La couverture du disque éditée par le Cneai reproduit un travail inédit de Dorothy Iannone. C’est le cas également des cinq autres photographies exposées sous forme d’affiches dans l’exposition. Il s’agit d’une série d’autoportraits, parfois dans l’herbe à Cologne, parfois dans la salle de bains de Londres… Un coffret contenant les six affiches et le cd audio sera édité en 10 exemplaires numérotés et signés par l’artiste.

Dans une de ses newsletters en 2005, Ben se posait quelques questions : « Que devient Dorothée ? Elle chantait sur les tables, elle doit toujours être très belle ». Et bien Dorothy Iannone vit et travaille à Berlin depuis 1976, elle est toujours très belle et si elle ne chante plus, du moins sur les tables, elle nous a laissé quelques enregistrements sonores dont First Recording et Lieber Uecker que le Cneai est heureux de présenter dans une nouvelle édition. On sait qu’il y a eu une époque où être artiste c’était expérimenter, explorer, chercher à exprimer ses sentiments à travers différents médias… Et au-dessus de tout faire en sorte que la vie épouse cette façon d’être. Alors il était évident que la musique serait au premier rang de ces aventures car c’est à partir de ces années-là que les meilleurs musiciens ont commencé à sortir non pas des conservatoires mais des écoles d’art et que les artistes ont souhaité eux entrer dans le domaine musical. C’est là-aussi que s’est, probablement de la façon la plus éclatante, matérialisée l’idée de faire bouger les choses. C’est Dieter Roth qui offrira à Dorothy Iannone, dès la fin des années soixante, un magnétophone à bande : « Quand, plus tard, je lui ai fait écouter ma première bande enregistrée, il s’est mis à pleurer. J’ai eu peur mais il m’a vite rassurée en me disant que lorsqu’il écoutait Schubert, il pleurait aussi. »1 La musique, sous des formes diverses revient régulièrement dans l’œuvre de Dorothy Iannone : dans la série des People, les cinq Rolling Stones admirés il y a un an à Paris2 et puis les Singing Boxes qui mêlent la boîte peinte et le son «  dans  » la boîte. Dorothy Iannone est alors accompagnée par Emil Schult, étudiant de Dieter Roth à la Kunst Akademie de Düsseldorf et Ralf Hütter. La couverture du disque édité par le Cneai reproduit un travail inédit de Dorothy Iannone ainsi que les cinq autres photographies exposées sous forme d’affiches dans l’exposition. C’est à partir de 1968 que Dorothy Iannone va commencer ce travail expérimental et complètement nouveau sur des photographies directement sorties du polaroïd. Nous avons choisi en accord avec l’artiste cette série d’autoportraits, parfois dans l’herbe à Cologne, parfois dans la salle de bains de Londres… Là encore on ne manquera pas de souligner les liens d’amitié qui ont pu circuler parmi tous ces artistes, la main qui figure sur l’une des œuvres n’est autre que celle de Robert Filliou, extraite du Hand Show de 1967. « … Quand ils reprirent leur marche, ils furent aperçus par quelques lions et lionnes qui voulaient les dévorer. L’homme prit alors sa trompette — certains disent un violon — et commença à jouer. La femme — bien que dans un autre style et dans d’autres tons — ajouta son chant à la musique de l’homme. Ainsi, ensemble, ils charmèrent et apaisèrent les bêtes sauvages qui prirent alors des attitudes pensives, pacifiques mais joyeuses… »3.

1 Dorothy Iannone A catalogue raisonné of editions and books 1964-2013 Université de Lille 3, 2013.

2 Météorologies mentales, œuvres de la collection Andreas Züst, Centre culturel suisse Paris, 12/05 — 15/07/2013.

3 Extrait de la gravure de Dorothy Iannone Lions For Dieter Rot The Present Lion Master.

Yves Brochard
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