Alkis Boutlis
Parce qu’il est d’origine grecque et s’intéresse aux mythes, on aurait tôt fait de rapprocher Alkis Boutlis de tous les dieux de l’Olympe… Même s’il regarde davantage la réinterprétation des contes et légendes par les artistes que leur source première.
Prenons l’exemple de Judith et Holopherne. Plus que le message biblique, ce sont les lectures faites par le Caravage, Lucas Cranach, Lavinia Fontana, Mantegna ou Gentileschi qui le fascinent, avant qu’il n’en simplifie les codes. Sous le pinceau d’Alkis Boutlis, cette histoire devient la décapitation d’un homme par une femme, tout simplement… D’ailleurs, il aime brouiller les pistes. Ses corps se montrent souvent dénudés. Les langues s’enlacent, tandis que les pénis se dressent. Mais le sexe dans son travail représente paradoxalement l’absence de sexe. Le message est ailleurs et les genres se mélangent. Hommes et femmes se travestissent en portant des masques. Ces êtres hybrident trop sexués, donc peut-être asexués, se soumettent à la dramaturgie de l’œuvre. « Judith peut être beaucoup plus masculine qu’un Satyre et Holopherne plus féminin que l’Ophélie de John Everett Millais. » De ces références au Symbolisme, il n’y a qu’un pas. Léon Spilliaert, Alfred Kubin, Arnold Böcklin, Félicien Rops ou Odilon Redon nourrissent son travail. Sans compter la littérature de Victor Hugo, William Blake ou Antonin Artaud… Dans les peintures d’Alkis Boutlis, les narrations se mêlent, les questions se posent et troublent à dessein la compréhension de celles et ceux qui les regardent. Car il adore les histoires, mais n’en délivre jamais la fin !
La belle peinture est derrière nous, Istanbul 2010/Ankara 2011…
Alkis Boutlis
Contemporain
Dessin
Artiste grec né en 1978 à Thessalonique, Grèce.
- Localisation
- Thessalonik et Paris