Armelle Aulestia
Un parcours nocturne en autoroute semblable à une hallucination psychédélique (Circle Dream) ; un manège forain suspendu dans une ambiance de Belle au bois dormant (Baby Skooter) ; un chantier de construction où une créature inquiétante s’échine dans un boucan dantesque (Cleaning the First Circle of Hell) : voilà quelques-uns des moments que nous proposent les vidéos d’Armelle Aulestia, prélevés à même le monde comme il va puis travaillés de façon à leur assurer cette autonomie fragile, ambiguë, qu’a tout fragment ou morceau détaché. Chacune de ces œuvres fait le pari d’une forme qui lui serait propre, déduite sans a priori de l’enregistrement d’une situation dont l’artiste tout à la fois élabore et retrouve la logique immanente. D’où un « effet fiction », dû au montage (parfois infime, mais toujours présent), au traitement de la couleur ou au caractère musical de la bande-son. Nul élément explicitement narratif, pourtant : il ne s’agit en rien de raconter une histoire — pas plus que d’informer sur tel ou tel sujet. Cette réserve, ce retrait rattachent Armelle Aulestia à une esthétique que l’on pourrait dire minimaliste, au sens le plus ouvert du terme, loin de toute visée littéraire ou documentaire, aussi bien, du reste, que de toute exploration narcissique. L’œuvre est un objet spécifique dont la perception est l’objet — ce qui n’exclut pas une délectation certaine.
Armelle Aulestia
Contemporain
Techniques mixtes, vidéo
Artiste née à Marrakech (Maroc).
- Localisation
- Paris, France et Genève, Suisse.
- Site Internet
- Site officiel