Benoît Pype
Les actions simples telles que prélever, collecter, déposer, ou encore soustraire, font partie de mon vocabulaire de gestes usuels, appliqués à une variété de médiums frugaux, allant de la goutte d’eau à la feuille d’arbre, en passant par le brin d’herbe.
À partir de l’observation attentive de mon environnement immédiat, je formule des tentatives de domestications, d’appropriations des formes. Je m’applique ainsi à capter les manifestations quasi-imperceptibles des changements d’état de la matière en portant une attention toute particulière sur le dérisoire, l’anodin. Il s’agit dès lors de mettre en évidence la richesse et les qualités propres aux transformations discrètes, aux matériaux de peu de valeur, et d’inscrire par là même mes interventions dans le champ de la sculpture. Les dialectiques du naturel et du culturel, de l’organique et de l’artificiel constituent un socle de réflexion permanent dans ma démarche.
Mes projets récents se présentent sous la forme de bureaux spécifiques, stations de travail privilégiant l’œuvre en cours et soulignant l’importance du processus et du déploiement de l’activité dans la durée.
Nos modes de vie actuels soumis au culte de la vitesse et de l’instantanéité alimentent un certain nombre de questions. Mon engagement se déploie à cet endroit et s’appuie sur une revalorisation du temps, du bon usage de la lenteur, en vue d’augmenter notre capacité à accueillir l’évènement.
Le Socle pour une goutte d’eau et Les Sculptures de fond de poche poursuivent mes recherches sur l’observation des formes infimes et transitoires. Cet ensemble de sculptures dialogue avec la Collection et Papier Pressé, fabrique de papier artisanal appliquée à convertir mon désir d’instantanéité en activité lente et séculaire.
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