Camille Sabatier
Camille Sabatier (1979) vit et travaille à Paris et Montpellier. Elle a exposé à Paris, notamment dans des expositions curatées par l’historien d’art Paul Ardenne (La joie et rien d’autre, 2023, Humanimalismes, 2020), par Pierre Bongiovanni à la Maison Laurentine (2023) et a été sélectionné pour la biennale de céramiques en Corée en 2021. Ses vidéos font partie du Collectif des Jeunes Cinéastes. L’édition Rire, sourire de tout, à sexe déployé est disponible en librairie au musée de la Halle Saint Pierre à Paris et au musée Fabre de Montpellier.
« Attirée par la nature humaine, sa risibilité et ses manifestations corporelles, mon travail vise à faire entrer dans la réalité ce qui nous échappe : un réel joueur-joué. Une nature qui ne cesse de faire des farces dans un mouvement perpétuel où les signes sont poésie : tout est dans tout, tout se joue de tout et — le rire — en dessous.
Inspirée par la pensée shintoïste qui place le vide comme condition d’ouverture, par celles de Platon et de l’éros, de Rabelais et de ses corps toujours ouverts jusqu’aux écrits de Jean-Michel Rabaté, j’explore ces concepts à travers la matière et les minéraux. Un éros matérialisé par des bosses, creux, couleurs ou des objets venant le symboliser : empreintes pâtissières au niveau du sacrum des Guerriers ou hommage aux netsukes des Corps-amoureux.
Des Corps-Araignées qui dansent, des Fleurs et Plant Legs prenant une allure humaine, ou encore les Tôt’aime dans lesquels des formes de carpes, issues d’anciens moules en chocolat, s’engouffrent dans un visage souriant témoignent de transformations et de jeux : les cadres se défont, une liberté par déconstruction qui mène vers l’horizontale, ligne, ponctuation, entre liquide et désir.
Un travail sur la couleur, inspiré par la vidéo Hydre à trois têtes (2004) où les paroles sont souffles de couleurs. Un désir à attraper ? Lacan le définit comme un manque inscrit dans la parole. Un objet qui a affaire au rien. A l’étoile.
Si le désir est manque, il est comme une farce, sans cesse en train de se remplir et se vider.
Ainsi L’Ame-no-uzume, qui en montrant son sexe fera rire les esprits et rouvrira le soleil. Un rire proche de la position de Zeising : « lorsque Dieu suprême vient au rien, il se produit un monde. Et quand son image, l’homme, rencontre le rien, il se produit un rire. L’univers est le rire de Dieu ».
Est-ce que la terre cacherait le rire ? « L’amour est un caillou riant au soleil » a dit Jacques Lacan, alors malaxons-le ; s’abreuver aux sources, comme une bouteille divine rabelaisienne. »
Camille Sabatier
Camille Sabatier
Contemporary
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