Charlotte Moth
« Le travail de Charlotte Moth se place avec légèreté dans le monde (…) S’il est difficile de trouver de fortes interprétations de l’art à partir de 1990, le livre d’Ina Blom On the Style Site: Art, Sociality and Media Culture identifie certains des contextes auxquels un groupe d’artistes, principalement européens, répondent aujourd’hui. Blom identifie le style — en particulier les intérieurs, les environnements et les espaces qui deviennent simultanément publics et privés — comme un nouveau domaine de recherche et comme un tournant quelque peu déroutant par rapport aux préoccupations antérieures des avant-gardes du XXe siècle, portant sur la fusion de l’art et de la vie. On peut envisager le travail de Moth comme partageant des caractéristiques avec celui d’artistes tels que Dominique Gonzalez-Foerster et Tobias Rehberger (parmi le groupe plus large abordé par Blom), en ce que l’espace de la galerie devient absolument nécessaire pour contenir une combinaison complexe d’éclairages, d’objets, d’éléments de mobilier et de présentation, d’histoires, d’arrangements et d’images, n’ayant pas tous le même poids, la même existence physique ou la même présence sculpturale. Moth ne fait pas d’expositions surchargées ou confuses, mais une complexité et un certain degré d’incertitude — dont la « légèreté » est juste un aspect — sont intriqués dans les objets et les situations qu’elle crée.
(…) La « sculpture » est une préoccupation constante pour Moth, mais, de manière déconcertante, elle peut advenir comme un effet secondaire (…) La persistance de la sculpture est constamment testée par rapport à d’autres conditions de présentation et d’autres types d’espaces : espaces de vie, espaces de travail (l’atelier), ainsi qu’espaces de représentation, d’étude et de commerce. Alors que la sculpture — qui est à la fois un type potentiel d’objets, et un terme historique pour les qualifier que nous utilisons aujourd’hui de manière incertaine — se déplace à travers ces différents espaces, elle semble devenir plus légère. Cette légèreté n’est ni une cause de célébration — comme dans une victoire sur la « sculpture », la masse et l’incarnation –, ni un motif de deuil prématuré. La légèreté est peut-être plus simplement un état à sentir et à connaître. »
Source : Ian Hunt, « Toile de fond en quatre éléments » in Charlotte Moth, Travelogue, monographie, éditions Snoeck, Kunstmuseum Liechtenstein, 2016
Charlotte Moth est née en 1978 à Carshalton, Royaume-Uni. Elle vit à Paris depuis 2007. La Fondation Serralves à Porto (2011), le Centre d’Art contemporain de Genève (2012), la Fondation Esker (2015), le CA2M — Centro Arte Dos de Mayo, Espagne (2019) et le centre Art3 de Valence (2021) ont organisé des expositions personnelles de son travail. La Tate Britain a commandé et exposé sa série d’œuvres autour de Barbara Hepworth, Choreography of the Image dans sa salle d’archives en 2015-2016. Le Kunstmuseum Liechtenstein a accueilli une importante exposition personnelle de son travail en 2016, accompagnée d’une publication monographique : Travelogue (ed. Snoeck). L’exposition a ensuite été présentée au centre d’art du Parc Saint-Léger et au MIT List Visual Center (USA). Une exposition lui sera consacrée au MAMC+ Musée d’art Moderne et Contemporain de Saint-Étienne en 2025.
Charlotte Moth
Contemporary
Installation, mixed media
British artist born in 1978 in the United Kingdom.