Collectif DOP
Fondé en 2005, le Collectif DOP s’est fait une spécialité de l’observation affûtée du monde qui l’entoure. À travers des sculptures, installations et projets localisés dans un espace donné, ils ont d’abord posé les bases d’une réflexion sur fond de démocratie participative. Le terme peut, c’est vrai, paraître éculé en ces temps de démagogie rhétorique. Mais, sans renoncer à son ambiguïté, il faut autant ici l’entendre comme une forme de partage, tout d’abord car nous avons bien ici à faire à un collectif, autant qu’à celle d’un exercice de pouvoir.
Ainsi, se situent dans la ligne de mire du Collectif DOP les éléments qui régissent les systèmes de vie en communauté, à partir desquels il met en place des formes tant destinées à scruter, évaluer un territoire qu’à y intervenir. Pour cela, le Collectif DOP a initié en 2006 un projet d’urbanisme en deux temps, remarquable et remarqué au titre qu’il relève ce qui d’habitude reste totalement inconsidéré par les architectes et financiers, à savoir l’avis des riverains concernés par une nouvelle construction. Une Cellule de consultation, a ainsi été mise en place dans le Jardin des Plantes de Rouen, au centre ville pour engager la réflexion avec les habitants du quartier venus s’informer et s’exprimer. Le projet, bien sûr utopique, mené dans la cellule de consultation a, dans un deuxième temps , fait l’objet d’un démarchage prospectif afin de trouver des investisseurs potentiels. Le projet agit donc dans un déplacement des forces en présence qui révèle, en réponse à l’incontestabilité des décisions architecturales, la prégnance d’un consensus social, immanquablement empreint des croyances, idéaux et qui circonscrit le bâti à des survivances identitaires.
Aussi, si l’architecture appréhendée en tant que programme constitue un fondement, le Collectif DOP la considère éminemment en tant que signe du populaire. À l’instar des deux façades « Folklore » adossées en 2009 à la devanture de deux galeries rouennaises, la sculpture issue du projet « Poncif suisse » intitulée Campanile est tout à fait exemplaire. En tant que simulacre de la culture civile, cette sculpture joue sur les même ressorts, visuels et sonores, et s’impose dans l’espace d’exposition comme un repère. Sonnant tous les quarts d’heure, cette œuvre émet un signal clair, audible et compréhensible pour tenter d’emporter l’adhésion du plus grand nombre.
L’enjeu devient clairement persuasif, rhétorique. Et c’est bien là, et uniquement là, finalement, que se joue la démocratie.
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