Emo de Medeiros
Ma pratique est 1) fondée sur ma conviction que l’art est notre premier et notre dernier lien avec le sacré, et 2) construite sur un concept unique : celui de contexture.
Je compose mes œuvres, concrètement et au sens large, à partir de textures. En tant qu’élément, la texture va du tissu ou du pixel au texte. En tant que notion, elle traverse le matériel et le mental, et inscrit sur un continuum le matériau et l’idée.
La contexture désigne un ensemble considéré sous l’angle des interrelations ou des interconnections transformatrices entre ses éléments constitutifs (la contexture d’un organisme, d’un roman, d’une symphonie, d’une fresque, etc.). Dans mon travail, contexturer représente ce processus dynamique, conceptuel autant que plastique, qui consiste à mobiliser et à transmuter des textures, matérielles ou abstraites, allant par exemple de l’urbanité contemporaine (comme tissu de signes, de symboles ou de pratiques) à l’acier usiné, en passant par la musique électronique, la notion de transcendance ou bien encore la figure de l’artiste comme antipersona.Une contexture implique et autorise d’infinies recontexturations. Celles-ci consistent à transgresser, à dé/e/m/mêler les limites culturelles, esthétiques, technologiques, historiques, géographiques et sociales qui séparent d’ordinaire la production et la diffusion des images, des sons, des objets ou autres artefacts, de provenances, d’époques et d’usages divers. Ils font l’objet de remixages, de mètissages, de bricolages et/ou de “randomisations” audiovisuelles et plastiques, donnant lieu à des œuvres qui se déclinent spatialement sous forme de séries cooptatives.
Ma création d’une contexture est régie par trois processus moteurs :.
D’abord la rythmique, ou périodicité efficiente, qui induit des effets de réactivation, de recyclage, de réitération, de récurrence et/ou de ritournelle dans l’agencement des textures au sein des œuvres ou entre elles, dans leur contexte de création puis de monstration.
Ensuite, l’improvisation, déterminant la part d’indéterminé nécessaire à une œuvre d’art.Enfin, la participation collective, que ce soit soit celle induite par la collaboration avec des artisans dans la fabrication des œuvres, ou celle dérivée du dispositif de l’exposition ou de l’installation qui permet de faire l’expérience des artefacts.
Emo de Medeiros
Contemporain
Dessin, film, installations, peinture, performance, photographie, poésie, sculpture, techniques mixtes, vidéo
Artiste béninois.
- Localisation
- Cotonou, Bénin et Paris, France
- Site Internet
- www.emodemedeiros.com
- Thèmes
- Abstraction, activisme, aliénation, artificiel, assemblage / accumulation