Samuel Buckman
Au cœur de la démarche de Samuel Buckman dans son refus de l’ostentatoire, dans l’humble et silencieuse retenue des gestes qui fondent chacune de ses propositions plastiques comme dans l’entêtement méthodique, fut-il apparemment dérisoire, à les mener jusqu’à leur accomplissement — il y aurait quelque chose que retient l’expression nonchalance obstinée. Samuel Buckman manipule depuis une dizaine d’années tous types de médiums, expérimente les lieux et les espaces. Encore et toujours. Juste l’évidence d’une présence, d’un ici et maintenant, telle la chorégraphie que nous offre La derviche, sensible à son environnement. Un espace comme à ciel ouvert, auquel répond le foisonnement des traits colorés tracés à fleur du papier sous l’effet du vent. Une percée que ce grand dessin intitulé Bruissement du vent nous plonge dans ce double mouvement, entrouvert vers l’extérieur, pénétration des éléments environnants.
Samuel Buckman ponctue ce dialogue d’un petit texte imprimé au format d’une carte postale, Le bruissement du vent… Intimité du corps et de la nature dans un transpercement. Qu’est-ce qui se donne à voir ici ? Pas grand chose et beaucoup en même temps. Des souffles, des lueurs. Une feuille amoureuse telle La demoiselle élue ; La têtue. Des petits riens qui disent le bonheur de se laisser traverser par le monde, dans la mobilité d’une vision et l’acuité d’un langage. L’art comme une double ouverture, du regard et du sens.
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