A 4 Mains — Topographie de l’art — Exposition — Slash Paris

Encore environ 2 mois : 14 novembre 2025 → 15 janvier 2026

Accueillir l’autre en soi, c’est lui laisser une ouverture possible et le laisser nous transformer. Permutations, additions, montages, mixages, saturations, superpositions, palimpsestes, déconstructions, transformations… : les quatre mains et les quatre yeux se revisitent mutuellement le long de tous ces processus. Il faut faire et voir à l’envers ce que l’autre fait et regarde à l’endroit. Les yeux et les mains se dédoublent par une sorte de sorcellerie pour permettre au third mind — le tiers esprit — de surgir. Le tiers esprit nous met à notre juste place, nous montre notre écriture propre qui se dessine si bien à côté de l’écriture de l’autre. Comme en amour en somme : c’est le lien indestructible qui dépasse les amants qui constitue la grâce.

L’autre devient notre double magique : à l’instar de ce double imaginaire qui s’envole du corps de l’ensorceleuse quand celle-ci dort si profondément. L’ensorceleuse s’est assoupie et, à son réveil, elle raconte tous ses rêves dans un dédoublement qui annonce peut-être celui qui permettra l’envol de l’âme au-delà du corps éteint pour revenir hanter les vivants. « Pour toucher la magie il faut y mettre la main et pas que du bout du doigt », affirme Ramuntcho Matta dans le texte qu’il a écrit pour ce catalogue. C’est vrai, ce sont les corps tout entiers des artistes qu’il faut convoquer et voir à l’ouvrage pour comprendre toutes ces œuvres croisées. Car ce sont bien tous les mouvements des corps qui parlent dans une sorte de langage d’avant le langage.

Il s’est agi pour chacun·e des artistes de coupler ses gestes à ceux de l’autre comme s’il n’y avait pas de parole possible ou pas de parole nécessaire mais que les gestes élémentaires de voir, de peindre ou de dessiner suffisaient à dialoguer profondément.

Extrait du texte de Kristell Loquet

Jacqueline Dauriac / Marie France Schneider, Peintures gravées en duo, 1991 Acrylic sur polydalbe — 39,3 × 29,5 cm Courtesy des artistes.

Fabienne Gaston Dreyfus / Marine Joatton, Farines, 2025 Gouache sur papier — 21 × 15 cm Courtesy des artistes.

Peter Klasen / Mei Tsen Chen, L’Acier/ La Soie 1, 2025 Acrylique sur toile imprimée photo — 162 × 130 cm Courtesy des artistes.

Ramuntcho Matta / Margault Lamoureux, Nous deux encore, 0 Peinture acrylique sur photographie — 44,7 × 29,5 cm Courtesy de l’artistes.

Ramuntcho Matta / Pablo Cueco, Sans titre, 0 Technique mixte — 50 × 65 cm Courtesy des artistes

Monica Kim Garza, Mountaineering, 2025 — Oil, metallic oil, and satin string on canvas — 147 x 127 x 3 cm Courtesy de l’artiste © ruttkowski;68, Paris

Monica Kim Garza, Picnic 2024-2025 — Oil on canvas — 143 x 174 x 4 cm Courtesy de l’artiste © ruttkowski;68, Paris

Vue de l’exposition Monica Kim Garza, Good Old Raisins and Peanuts (GORP), galerie ruttkowski;68, Paris, 2025 © ruttkowski;68, Paris

Chantalpetit / Nobuko Watanabe B., Tu vois pas l’oiseau?, 2025 Collage papier, paillettes, huile et technique mixte sur toile — 426 × 210 cm (extrait d’un triptyque) Courtesy des artistes.

Martine Mougin / Sylvie Reymond Lépine, Triptyque n° 2, 2025 Découpages, collages et textes, boite à insectes, dessins et insectes. — 97 × 41 cm Courtesy des artistes. 


Ivan Messac / Christophe Robe, Le rêve du cavalier bleu 1, 2025 Peinture sur toile — 160 × 130 cm Courtesy des artistes.

Ivan Messac / Guy Rougemont, Sans titre, 2015 Impression jet d’encre et peinture acrylique — 38 × 28 cm Courtesy des artistes.