Aaron Curry — Newdz and New Godz
Exposition
Aaron Curry
Newdz and New Godz
Passé : 12 octobre → 8 novembre 2013
« There came a time when the Old Gods died ! »
Jack Kirby.
Newdz and New Godz présente un ensemble de nouvelles œuvres de l’artiste américain Aaron Curry. Autour d’un motif graphique de peau et poils photographiés de près, l’exposition rassemble une constellation de références : de l’histoire du collage et du nu, au tueur en série nécrophile Ed Gein, en passant par les déguisements d’enfant.
Les sculptures de Curry sont composées de segments de bois irréguliers, intercalés et imprimés d’images agrandies de peau. Arrangées comme dans une grande salle de statuaire classique, elles inversent le mythe de Pygmalion en aplanissant plutôt qu’animant la chair imprimée et en confrontant la promesse de la vitalité inhérente à la peau humaine à sa condition morbide lorsque réduite au statut de surface. Rappelant les colossaux baigneurs de bord de mer de Picasso, elles transforment le nu — symbole d’épanouissement mais aussi de désir contenu — en un assemblage incertain et précaire de fragments, tour à tour cachés vus de profil et agressifs en frontal.
Les autres surfaces partout dans la galerie ont néanmoins absorbé cette proximité de chair que Curry a extraite de ses sculptures. Telle une version dénudée de la Bekleidungstheorie architecturale de Gottfried Semper, les salles sont ici habillées de panneaux sérigraphiés d’images de barbes et de peau. Aux côtés des sculptures faites de matériaux rigides et industriels qui contestent la spontanéité de leurs propres contours, les panneaux évoquent une histoire artistique de la reproduction mécanique. Ici, la sérialité n’amène pas à l’uniformité mais simplement à une infinie et même excessive variation, aussi instable visuellement que les sculptures sont volumineuses. Le visiteur est entouré d’une sorte de duvet composé de peau qui rassemble en tricot Warhol et Leatherface du célèbre Massacre à la tronçonneuse. L’interne se retrouve à l’extérieur et dans des proportions monumentales.
Le travail de Curry joue avec la logique du collage. Dans Newdz and New Godz, les références à la culture populaire de masse sont plus restreintes, n’apparaissant principalement que dans une série de peintures de forme ovale imprimées d’images d’enfants extraites de manuels de peinture sur visage. L’artiste altère ensuite ces images afin que la pose vaguement dérangée de ces enfants déguisés déborde désormais d’excrétions violettes. Accrochées sur un parterre de peaux et de poils greffés entre eux, ces figures sont le ciment d’un corps nouveau, non défini à travers une vie intérieure et ses particularités psychologiques, mais par une profusion de différences et de similitudes — un principe de collage peut-être, pour la psyche.
L’artiste
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Aaron Curry