Adélaïde Gaudéchoux — Réfléchissantes — Labanque — Exposition — Slash Paris

Encore 3 mois : 5 octobre 2024 → 2 février 2025

Au sein de l’exposition Réfléchissantes, les œuvres agissent comme des remémorations pouvant être le fruit d’une récolte documentaire ou d’une enquête de terrain. Des fragments, archivés ou glanés par l’artiste, constituent une esthétique plurielle et cohérente imbriquant des récits et des fictions qui disent le monde d’aujourd’hui et ses rumeurs au regard de son histoire.

S’inscrivant dans la tradition picturale, les surfaces colorées vibrent avec la lumière et révèlent l’appétence de l’artiste pour des process souvent naturels. Expérimentant un spectre chromatique large, entre teintes vives et nuances ténues, elle nous invite à sentir le rapport des matières : délicatesse des glacis, saturations synthétiques, fraîcheur du végétal ou rigueur minérale. Adélaïde Gaudéchoux réfléchit à la forme sculpturale de la peinture par des choix de cadrages et de formats qui s’adressent autant à la circulation du regard qu’à celle des corps. D’ailleurs, l’artefact se mue parfois en objet. Issues du modelage ou de la concrétion, entre évocations mycéniennes et allégories d’une symbiose organique et fluide, des céramiques émaillent ainsi la déambulation.

Vue de l’exposition Adélaïde Gaudéchoux, Réfléchissantes, Labanque, Béthune, 2024 © Marc Domage

À Labanque, chaque espace, même vide d’œuvre, est modelé par l’artiste et les récits se multiplient : la fiction s’écoute et se lit de même que les textures sonores et lumineuses témoignent de collaborations complices.

Réfléchissantes déborde du cadre et nous plonge dans les strates polysémiques pour y vivre nos analogies mémorielles et ramifications sensitives.

Raccordant les temps et conjuguant les géographies, l’invitation faite à l’artiste par Labanque est propice, pour elle, à enrichir des recherches engagées depuis quelques années et produire des œuvres inédites, telle Sainte-Barbe : une expérience immersive mâtinée d’extatique.

Hélène Cheguillaume

Vue de l’exposition Adélaïde Gaudéchoux, Réfléchissantes, Labanque, Béthune, 2024 © Marc Domage

Adélaïde Gaudéchoux est née dans le Loir-et-Cher et a fait ses études à l’école des Beaux-Arts de Nantes où elle vit actuellement. Son parcours est nourri d’expériences, notamment en tant que restauratrice d’objets d’art, ce qui l’a conduite à questionner la notion d’impermanence et surtout celle de la mémoire qui se sédimente, tout comme les couches historiques. Le temps de la peinture est pour l’artiste celui du regard, elle constitue la clé de voûte de son travail et il arrive souvent qu’elle la mêle à d’autres médiums au sein d’installations mettant en jeu nos perceptions visuelles, auditives et proprioceptives.

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