Agathe May — La théorie de l’inadaptation
Exposition
Agathe May
La théorie de l’inadaptation
Passé : 5 avril → 14 juin 2014
Dans ses dernières œuvres, Agathe May nous parle des rapports humains, du système de communication ou d’incommunication qui régit nos sociétés.
Le travail d’Agathe May est toujours le fruit d’une observation du monde qui l’entoure, attentive au moindre détail, elle portraiture ses proches, dessine la nature, les maisons qu’elle côtoie. Joséphine (sa fille et principal modèle depuis presque vingt ans) est toujours présente, plus discrètement cette fois, et le monde animal prend une place importante.
L’œuvre centrale de l’exposition Haute et basse-cour est une volière, Joséphine, de dos à l’extérieur de la cage, observe les oiseaux comme une mise en abyme de l’artiste observant la société :
« Je ne voulais pas comparer l’animal à l’homme mais mieux comprendre la société humaine en regardant l’animal. »1
La volière devient une métaphore du monde des hommes.
Voir, observer, c’est le point de départ du travail d’Agathe May, qui passe d’abord par le dessin avant de trouver sa forme définitive dans la gravure. Observer, c’est enfin l’action même à laquelle Agathe May nous invite. Prendre le temps de l’observation, celui qui donne de la distance, est une constante dans son travail. Elle nous livre ainsi des images d’une grande précision descriptive (renforcée par les grands formats de ces œuvres), aux titres évocateurs Haute et basse-cour, Un monde en profondeur.
Les œuvres présentées lors de sa précédente exposition à la galerie2 appelaient à la méditation, aujourd’hui Agathe May nous invite à prendre le temps de l’observation dans un monde où tout va si vite, où les rapports de force dominent, où, selon ses propres mots, « tout est si fragile ». Cette temporalité lui correspond et sa pratique artistique s’en fait l’écho. Tout commence par le dessin, le dessin d’observation au Jardin des Plantes, dans la maison de ses parents, le salon, l’escalier, ensuite il s’agit de traduire cela sur la plaque de bois, dans le geste définitif du graveur.
« Graver, c’est la traversée que l’on fait sur le bateau qu’on vient de construire, jusqu’à l’arrivée au port ; et on sait que la gravure ne permet guère les intempéries (les repentirs) ! »3
Les œuvres d’Agathe May sont des xylographies souvent reprises à la peinture, pour lesquelles aucun tirage n’est jamais identique. Cette technique exigeante est la matérialisation de son œuvre riche et singulier.
1 Agathe May dans l’entretien mené par Rainer Michaël Mason du 10 décembre 2013 au 18 février 2014, reproduit dans le catalogue « La théorie de l’inadaptation », 2014.
2 Galerie Catherine Putman « Ils s’y brûlent les ailes », 13 mai -13 juillet 2011.
3 Agathe May dans l’entretien mené par Rainer Michaël Mason du 10 décembre 2013 au 18 février 2014, reproduit dans le catalogue « La théorie de l’inadaptation », 2014.
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Vernissage Samedi 5 avril 2014 16:00 → 20:00
Horaires
Du mardi au samedi de 14h à 19h
Et sur rendez-vous
Programme de ce lieu
L’artiste
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Agathe May