Alex Katz — 45 years of portraits : 1969-2014
Exposition
Alex Katz
45 years of portraits : 1969-2014
Passé : 2 mars → 12 juillet 2014
« Katz, face à Ada, comme Bonnard face à Marthe, a avant tout inventé une femme, reconnaissable, comme les danseuses de Degas et les modèles d’Ingres. Un type de femme. Inventer une femme universelle en représentant sans cesse celle qu’on aime est un accident qui n’arrive qu’aux plus grands. C’est une très sérieuse marque de génie. »
Adrien Goetz.
L’artiste américain Alex Katz est comme le disait Guy Tosatto « …un de ces artistes que l’on ne peut définir qu‘en énumérant les mouvements auxquels il n’appartient pas ».
Né en 1927, Alex Katz vit et travaille à New York. Il puise ses influences non seulement dans la scène picturale, cinématographique et publicitaire américaine de son époque tout en convoquant la tradition européenne de la peinture avec des évocations stylistiques de Ingres à Matisse. Le travail de Katz se nourrit d’ambivalences aussi bien dans le choix de ses sujets alternant essentiellement les genres du paysage et du portrait que dans leur propre représentation, oscillant entre la figuration du sujet et l’abstraction du second plan. Cependant, l’artiste demeure fidèlement dans la continuité d’une sublimation esthétique.
Cette exposition monographique regroupe une centaine d’œuvres ; elle dévoile des tableaux historiques datant du début des années 1960 et 1970 et réunit également des œuvres plus récentes des années 80 jusqu’à nos jours. L’exposition présente non seulement des peintures monumentales, des esquisses plus intimistes et plus sommaires mais aussi une partie du travail d’Alex Katz moins connue et moins présentée, celle des « cut-outs ». Ces derniers, découpés dans un support métallique peint et installés au mur, apparaissent telles des silhouettes autonomes qui se détachent et flottent dans leur composition, consacrent l’autonomie de la figure. D’un côté les « cut-outs » restent bi-dimensionnels dans l’inscription de la ligne dans le plan et sa relation à l’aplat. De l’autre ils deviennent tri-dimensionnels dans le jeu de leur composition du vide et du plein et articulent ainsi le travail pictural et sculptural de l’artiste.
Dépassant le format d’une rétrospective linéaire, ce projet met en avant l’interaction des différents supports dans le processus de création de Katz et chorégraphie cette tension artistique. Le choix de juxtaposer des œuvres de différentes périodes de la vie créative de l’artiste permet de donner vie à un espace sémantique narratif entre les œuvres et les époques.
Le fil conducteur de cette exposition est « the figure » à traduire et à comprendre par silhouette, forme voire ligne. Une grande partie du travail de l’artiste se concentre en effet sur la reproduction ou la représentation du corps et du portrait. Alternant muses féminines et masculines, Alex Katz peint essentiellement sa famille, ses amis et ses proches. L’artiste revisite et répète au fil des années, sur le principe de la reproduction mécanique, ses modèles fétiches jusqu’à les multiplier comme dans le double portrait Laure et Alain où il juxtapose un panneau de 1964 à un autre de 1991, similaires dans leur composition comme dans le choix de leur sujet. Cette volonté de refaire à l’identique une œuvre permet néanmoins d’appréhender l’évolution picturale de l’artiste.