Alexandre Oudin — Polygone with the wind — Frédéric Lacroix Gallery — Exhibition — Slash Paris

Past: January 5 → February 23, 2013

Alexandre Oudin à la galerie Frédéric Lacroix Il existe mille façons de représenter plastiquement la précarité de la vision humaine. Alexandre Oudin choisit de donner à ce conce... 2 - Bien Critique

La fugacité d’un bouquet de fleurs, l’éclat éphémère d’un rayon de lumière, le passage d’un regard sur le notre : cet état de choses précaire et pourtant permanent auquel notre vue est accoutumée.

Le kaléidoscope nous rappelle volontiers à cette condition. Il nous autorise momentanément à observer des formes avant de les faire disparaitre invariablement, les substituant par d’autres, sans possibilité aucune de les reproduire à l’identique. Par sa nature et son fonctionnement (il contient un nombre fini d’éléments dans un espace clos, mais autorise un nombre indéfini de combinaisons), il réconcilie les termes pourtant opposés de l’immuabilité et du changement.

La photographie, prolongement technique de notre persistance rétinienne, permet cette même observation dans la capture, dans un temps suspendu. Elle immortalise et fige ce que notre oeil ne peut qu’entrevoir, dans un processus pourtant similaire à celui du kaléidoscope. L’oeil d’un côté et la lumière de l’autre, le réel au milieu, rendu visible par un reflet puis désincarné par une action humaine.

Le polygone est un cadrage, une délimitation du plan, une figure géométrique simple intimement liée à tous les phénomènes de l’optique. Gone with the wind, c’est la versatilité de l’image cinématographique, alliée à l’immortalité d’un des films les plus vus de l’Histoire. Réunis dans un même titre, ils suggèrent l’encadrement d’un paradoxe, l’invocation d’une étrangeté.