Ali Cherri — Bad Bad Images — Galerie Imane Farès — Exposition — Slash Paris

Passé : 25 novembre 2011 → 28 février 2012

Des images mauvaises, désagréables, méchantes, défectueuses, inefficaces, inappropriées, erronées, dangereuses, immorales, et principalement violentes.

Mais des images produites avant tout.

Comment sortir de la dualité : images de l’opprimé versus images de l’oppresseur ? Bad Bad Images expose la violence, sans la reconduire ou la mettre en scène.

L’exposer, c’est essayer d’aller au-delà de l’expérience elle-même, pour mesurer ses effets.

Pour ce projet, le territoire de recherche s’étend de Beyrouth, en état de guerre constante, à Sao Paolo, une ville qui vit au rythme des tensions urbaines, en passant par la Syrie où les manifestants sont parvenus à faire de leurs mauvaises images l’évènement en soi. En effet, en procédant de la sorte, ils savent qu’ils filment aussi leur mort.

Cette quête mène également vers des territoires qui se disent épurés de toute violence, comme Abu Dhabi et ses îles inventées (Saadiyat, Yas), à la recherche d’une autre forme de brutalité, de violence latente.

Bad Bad Images questionne avant tout la possibilité ou l’impossibilité de mettre la violence en représentation. Le flux de ces images à l’état brut, qui sont sans aucun secret et donnent tout à voir, élimine le temps de la réflexion.

Ce sont des images viscérales.

L’écran a brisé la distance entre l’événement, l’image et la perception: décortiquer ces images pour les sortir de leur contexte et les réduire à leur élément composant: le pixel. Et à travers ce transfert poétique, les redessiner pour en créer des tableaux.

En créant du vide dans les photos, je tente de libérer ces images de leur perception comme étant des fragments de la réalité pour permettre à l’imaginaire d’y trouver sa route.

Certes ces imaginaires sont référencées dans l’histoire de la peinture. Mais chacun y trouvera ce qu’il veut y voir.

En opérant ainsi, les images ne perdent pas leur aspect politique. Elles y gagnent même ce qui constitue leur force: émouvoir.

C’est la qualité des mauvaises images.