Allan Kaprow / Arnaud Labelle-Rojoux — En affinité(s) #4
Exposition
Allan Kaprow / Arnaud Labelle-Rojoux
En affinité(s) #4
Passé : 20 octobre → 25 novembre 2017
Arnaud Labelle-Rojoux :Theodore Tucker, pour rendre compte d’_Apple Shrine_ (le « sanctuaire de la pomme ») dans The Village Voice écrit : « Il faut avouer que l’art de Mr. Kaprow pose problème. » Or, Theodore Tucker, c’est en réalité Allan Kaprow. Oui, c’est lui l’auteur de cet article ! « La vie de l’exposition n’est que dans le présent, et seul restera son souvenir… Bien au-delà du contenu actuel et de l’humanité d’_Apple Shrine_ , il reste la bagarre de Kaprow avec toutes les gloires sans consistance, les qualités et l’éternité par lesquelles nous croyons incarner l’Histoire. » Étonnant, non, ces mots de Kaprow sur Kaprow ?
Jacques Donguy : Sous un pseudonyme…
A. L.-R. : En effet, mais cela introduit la notion de fiction. De fiction ou d’auto-fiction. Comme dans Apple Shrine, on est simultanément en présence du vrai et du faux. C’est en somme une construction.
J. D. : C’est ce qu’avait fait Duchamp autour de l’urinoir. C’est Duchamp lui-même qui a écrit, sous pseudonyme, l’article « The Richard Mutt Case » dans le numéro 2 de The Blind Man.
A. L.-R. : Bien sûr. Mais je dois dire que dans le cas de Kaprow, cela m’intéresse particulièrement, parce que n’est pas obligatoirement ce à quoi on songe le concernant : l’invention et la réinvention, certes, mais le vrai et le faux sous cet angle, moins. C’est ainsi que je vais aborder cette rencontre. Il serait important de ce point de vue que tu resitues les choses historiquement, à la fois l’exposition de 1992 à la galerie et la première version de 1960. Allan Kaprow fait partie des artistes qui m’ont décidé à l’être également, et si je m’en éloigne aujourd’hui par le type de travail qui est le mien, sa pensée garde pour moi une pureté intacte, et enrichissante. Mais toi, comment as-tu procédé dans la réinvention de 1992 ?
J. D. : Tout simplement, j’ai su que Kaprow faisait quelque chose à Milan, chez Gino di Maggio. Donc j’y suis allé, et je me suis dit : « Comment vais-je aborder Kaprow ? » La solution, dire que je voulais faire une interview avec lui pour artpress. Je n’avais aucun accord avec la revue, mais forcément artpress a accepté l’interview une fois qu’elle a été réalisée.
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Vernissage Jeudi 19 octobre 2017 18:00 → 21:00
Horaires
Du mardi au samedi de 11h à 19h
Et sur rendez-vous
Programme de ce lieu
Les artistes
- Arnaud Labelle-Rojoux
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Allan Kaprow