Berlin Biennale — Still Present
Exposition
Berlin Biennale
Still Present
Passé : 11 juin → 18 septembre 2022
À l’occasion de la 12e Biennale d’art contemporain de Berlin, intitulée Still Present!, des artistes du monde entier s’interrogent sur l’héritage de la modernité et l’état d’urgence planétaire qui en résulte.
En plus de leurs œuvres, l’exposition présente des documents historiques, y compris des publications politiques et militantes de l’Archiv der Avantgarden — Egidio Marzona (AdA). Les contributions révèlent les liens entre le colonialisme, le fascisme et l’impérialisme et proposent des stratégies décoloniales pour l’avenir, orientées autour d’un ensemble de questions : Comment façonner une écologie décoloniale ? Quel rôle les mouvements féministes non occidentaux peuvent-ils jouer dans la réappropriation des récits historiques ? Comment réinventer le débat sur la restitution au-delà du retour des biens spoliés ? Peut-on se réapproprier le champ de l’émotion à travers l’art ?
La Biennale d’art contemporain de Berlin a lieu tous les deux ans dans différents lieux et se définit par les différents concepts de ses commissaires. Elle met en valeur les formats expérimentaux et offre aux commissaires l’espace et la liberté de présenter les points de vue actuels qui leur semblent les plus pertinents et stimulants, indépendamment du marché de l’art et des intérêts de collectionneurs. Chaque édition réunit artistes, théoriciens et praticiens de différents domaines pour les faire entrer en dialogue avec la ville de Berlin et son public. La capitale allemande, continuellement en mutation, reste ainsi fragmentée, diverse et contradictoire. La Biennale de Berlin explore les développements artistiques pour faire de l’invisible et de l’inconnu les objets de sa présentation dans ce contexte stimulant.
Les mots de Kader Attia, commissaire général de la Berlin Biennale for Contemporary Art :
« Aussi divers et variés que soient les mondes qui composent notre réalité humaine, ils subsistent au milieu du gaspillage et de la cacophonie qui concourent à la course à la productivité effrénée et destructrice du capitalisme mondialisé. Depuis l’avènement de la modernité, notre planète a subi des mutations successives et ruineuses qui se sont accélérées de manière alarmante depuis le début du troisième millénaire. La situation actuelle n’a rien d’un hasard : elle est le fruit de formations historiques construites au fil des siècles. Dans leur égoïsme, les sociétés occidentales modernes ont pris leur propre caractère libéral pour acquis, supposant à tort que l’équilibre entre libre-échange et suffrage universel garantit un système autorégulateur de valeurs démocratiques universelles. La société dystopique née de cette promesse elle-même utopique produit le chaos tout en niant sa responsabilité. En réalité, c’est parce qu’il porte toutes les blessures accumulées tout au long de l’histoire de la modernité occidentale que le monde actuel est tel qu’il est. Non réparées, celles-ci continuent de hanter nos sociétés.
Il faut se méfier de la logique capitaliste moderne/colonialiste et de sa capacité à dépolitiser les sujets. Les mondes sociaux que nous habitons aujourd’hui sont articulés à travers des environnements interconnectés qui interagissent d’une manière qui n’est pas immédiatement visible. Plus que jamais, la gouvernance algorithmique s’est emparée de notre moment présent ; elle est devenue un champ de lutte économique sans précédent pour l’extraction de données comportementales, un modèle économique si puissant que nous nous sentons incapables de libérer notre présent de ses griffes. Nous nous projetons quotidiennement dans le futur ou le passé, tout en croyant que agir dans le présent. Comment se réapproprier alors notre présent ? En récupérant notre attention. L’art permet d’offrir un présent extensif et surtout libre. Inhérente à l’émotion, la conscience est mouvement dans le présent : en tant qu’êtres émotionnels et interprétatifs, nous demeurons imprévisibles et donc capables d’échapper aux technologies de manipulation comportementale capitalistes et à la gouvernance impérialiste qui s’y rattache. Alors plus que jamais, nous devons rester présents !
(Extrait de la déclaration curatoriale de Kader Attia).
Les artistes
- Kader Attia
- Nil Yalter
- Erró
- Jean Jacques Lebel
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Taysir Batniji
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Omer Fast
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Clément Cogitore
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Uriel Orlow
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Enrico Baj
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Mathieu Pernot
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