Charlie Boisson — Au ciel, sous terre, par tous les trous — L’ahah Griset — Exposition — Slash Paris

Encore 5 jours : 9 mai → 29 juin 2019

Sur deux chaises, les jambes écartées et la porte de l’armoire à glace entrouverte, dans la réflexion du miroir de la cheminée, le regard obstinément fixé sur les fesses, les cuisses et surtout sur les bottes. Une table en ardoise, circulaire, légèrement convexe, entourée d’une rigole dans laquelle se collectent les fluides sortant du corps. Des orifices latéraux, nombreux, sont prolongés par des canules reliées au pied de la table, et de là, directement dans un caniveau, de sorte qu’aucune goutte d’eau ne tombe à terre. Au-dessus, des conduits terminés par des tubes en caoutchouc amènent en abondance l’eau distillée, de façon que l’expert, aidé d’une cuillère, ramasse la boue qu’ont pu toucher les semelles d’élégantes bottines. Il y a présomption d’intoxication. Armé d’une lance, l’opérateur se doit d’inspecter la masse logée dans les cavités antérieures du corps. Son pied droit, chassé en arrière, décrit un demi-cercle et du talon foule un jet de larmes d’ivoire qui s’écoule jusqu’au trou du soulier… La cuillère et la voûte palatine sont maintenant réunies.