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Exposition

Peinture

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Passé : 6 septembre → 6 octobre 2012

Les titres des œuvres et des expositions de Nicolas Guiet ont une place importante dans son travail. L’artiste demande à une personne en lien avec l’événement de les taper à l’aveugle sur un clavier. Le résultat imprononçable et la tape aléatoire sont, ici, au bénéfice du non-sens. Le titre ne donne pas d’indice de compréhension, il s’agit simplement de nommer. Le sens est dans le non-sens, un chemin vers un sens qui n’a pas de fin.

Dès l’entrée de la galerie franchie, une confrontation physique s’opère avec les œuvres de Nicolas Guiet. Sur notre droite, une peinture monumentale nous accueille. Sa forme se rapproche d’un écran de télévision dont le bas fondrait sur le sol. Sa copie, mais de plus petite dimension et aux couleurs différentes, est mise en regard de celle-ci. Leurs lignes arrondies, exagérées rappellent celles d’un mobilier populaire ancien bien référencé.

Sur le côté gauche face à la vitrine, tout aussi monumentale une œuvre proche du cube dont on aurait arraché les ¾ de son volume nous conforte dans cette idée de sas. On pense à une tablette de chocolat entamée ou à une coupe géologique de science fiction. Une dynamique est ainsi créée par ces découpes nettes et le choix des couleurs. Ces trois œuvres nous enveloppent, nous installent dans l’univers de Nicolas Guiet.

Dans un mouvement tout aussi dynamique mais plus de l’ordre de l’élancement, une ligne bleue, tel un chewing-gum étiré géant, court tout au long du mur principal pour finir par s’attacher à celui de retour.

« À une chose peu ragoutante, de l’ordre du « crachat » dont parle Georges Bataille, il octroie un aspect lisse et attirant, aux délimitations bien dessinées, bien marquées… »1

Notre regard parcourt ce mur pour découvrir parsemé dans l’espace sous la verrière un ensemble d’œuvres séduisantes, aux formes et aux couleurs hétérogènes. A travers notre déambulation nous découvrons des formes proches de l’attirail d’un horloger semblant tronquées ou avalées par le mur sur lesquelles elles reposent. Leurs couleurs sont vives et se marient parfois avec un gris souris. Les lignes, les courbes semblent se tortiller pour mieux se diffuser, s’installer, se planter dans l’espace, dans un angle, sur un mur. D’autres formes sont plus proches du végétal, à l’instar d’un cylindre vert, sorte de tronc d’arbre aux branches sciées et dont le bout des excroissances sont d’un rose éclatant. Mi végétal, mi animal aquatique ou de science fiction, des tentacules au bout desquels des ventouses semblent être aux aguets, nous observer. Accrochée à l’angle d’un pilier une œuvre ondule, faisant penser à une immense guimauve ou à un grand serpent dont le mouvement serait figé. Enfin, installés magistralement au centre sous la verrière un polygone déformé ponctué de ventouses nous fait face. Il semble lui aussi, pour une raison inconnue, dégouliner, se répandre sur le mur et le sol sur lesquelles il est posé.

Nicolas Guiet avec ses peintures, se développant en trois dimensions, propose un nouveau vocabulaire, un nouveau langage de formes qui s’étirent, se développent dans l’espace qui les accueille, tels des vers de poésie avec un rythme, une ponctuation, des reprises.

A l’occasion de l’exposition publication d’un catalogue avec un texte d’Éric Suchère, éditions Lienart et galerie Jean Fournier.

1 Marion Daniel, in Nicolas Guiet. imprononçable, L’H du siège, Valenciennes, 2012

Leïla Simon
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22, rue du Bac

75007 Paris

T. 01 42 97 44 00

www.galerie-jeanfournier.com

Rue du Bac
Tuileries

Horaires

Du mardi au vendredi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h
Les samedis de 14h à 19h

L’artiste

  • Nicolas Guiet