Claude Rutault — Actualités de la peinture
Exposition
Claude Rutault
Actualités de la peinture
Passé : 12 septembre → 9 novembre 2013
« Mes peintures ont la vie courte mais elles ont plusieurs vies. »
L’œuvre de Claude Rutault s’élabore à partir d’un vocabulaire établi en 1973 dans la dé-finition/méthode 1 :
« Une toile tendue sur châssis, peinte de la même couleur que le mur sur lequel elle est accrochée. Sont utilisables tous les formats disponibles dans le commerce, qu’ils soient rectangulaires, carrés, ronds ou ovales. »
L’identité de la couleur de la toile avec le mur a permis de développer un corpus autour de 580 dé-finitions/méthodes. Les textes de Rutault sont les consignes d’une œuvre en devenir, « actualisée » par son « preneur en charge » — collectionneur, musée.
Poursuivant la logique de l’abandon de l’objet fini, Claude Rutault a repeint à partir de 1995 toutes ses peintures d’avant les toiles peintes de la même couleur que le mur. L’artiste a élargi son propos en utilisant les toiles au-delà du strict rapport mur/toile : des piles de toiles, des toiles posées au sol ou contre les cimaises.
L’exposition actualités de la peinture réunit une vingtaine d’œuvres en 3 ensembles qui suggèrent les étapes de la vie d’une œuvre, de l’atelier à la galerie. La composition de l’œuvre L’Atelier dit encore L’Art de la peinture de Vermeer est évoquée à travers le vocabulaire des dé-finitions/méthodes. La seconde proposition s’articule autour des Saisons de Nicolas Poussin. Deux séries de gravures originales des quatre tableaux sont utilisées. Pour la première les gravures sont peintes de la même couleur que le mur (elles l’ont déjà été au centre de Vassivière puis au musée de Nancy). Pour la seconde série, chaque gravure est posée sur une pile de toile. Sur chacune est posé un verre de couleur différente. Enfin, dans la dernière salle est actualisée L’Enseigne de Gersaint. Nicolas Watteau avait conçu en 1720 cette peinture monumentale pour faire office d’enseigne pour le marchand d’art Gersaint. Pour cette exposition, la gravure de l’œuvre est entourée d’un ensemble dense de dé-finitions/méthodes autonomes de Rutault. Cette installation redouble en la rendant actuelle le propos de Watteau.