Constant Dullaart — Brave new panderers
Exposition
Constant Dullaart
Brave new panderers
Passé : 25 avril → 15 juin 2014
Xpo gallery présente un solo show de l’artiste hollandais Constant Dullaart (né en 1979). Engagée auprès d’artistes qui documentent la transformation des états esthétiques, politiques, sociologiques, historiques et spirituels du monde analogique vers le monde numérique, la galerie accueille un ensemble de nouveaux travaux réunis sous le titre Brave new panderers.
Le titre de cette proposition renvoie au descriptif d’un brevet déposé par la marque informatique Apple. Fièrement gardé sous la bannière de la pomme de Cupertino, en Californie, ce brevet porte sur l’indicateur de veille des ordinateurs, qui s’allume et s’éteint « pour le plaisir des yeux », au rythme de la respiration humaine. Dullaart saisit cette LED anecdotique comme le symbole du basculement des pouvoirs économiques, industriels, religieux, créatifs et récréatifs, académiques voire administratifs vers les technologues de la Silicon Valley. Quand Mallarmé rêvait dans ses Divagations « que tout, au monde, existe pour aboutir à un livre », eux font en sorte que l’existence finisse dans un ordinateur. Il n’est pas besoin pour l’artiste de faire les plus folles projections sur les ambitions transhumanistes de Google par exemple, mais de saisir l’un des signaux les plus sobres et pourtant des plus forts de l’immixtion de la technologie dans nos systèmes quotidiens : aussi sûr que le soleil se lève, Apple veille sur des millions de foyers et bureaux.
Sa LED murmure que les machines sont également actives dans les formes du repos. Constant Dullaart érige un culte à l’ingénieur de ce silence, élevé au rang de créateur. Il réalise à l’effigie de Brian Huppi, glorieux anonyme, un buste imprimé en 3D, qui s’allume et s’éteint dans un souffle lumineux. Son socle, mi piédestal mi tribune, diffuse en continue le Sleeping internet, une version du web qui inspire et expire au rythme de la LED, toutes les 1,8 secondes. Les visiteurs peuvent s’y connecter à l’aide de leurs tablettes et Smartphones. La navigation, sans cesse interrompue, contracte l’expérience d’appariation et de disparition décrite dans l’Enfance berlinoise de Walter Benjamin au sujet des panoramas.
Dullaart fait l’expérience d’un réseau disruptif, postmoderne et plus encore post-industriel, à l’intérieur duquel l’image se lève et se couche aussitôt. Cette révolution, au sens physique, est rendue par trois photographies de crépuscule prises à Shenzhen, à l’endroit même où les usines de Foxcon fabriquent les produits d’Apple. Ces images brouillées dans l’horizon polluée, tirées sur des toiles électroluminescentes, évoquent la lumière révélée, transmuée par la technologie en opium du peuple. Les centaines de milliers de travailleurs anonymes agglomérés en creux autour de la figure messianique de Brian Huppi, suggèrent comme Adorno et Horkheimer que « les masses dupées d’aujourd’hui subissent plus fortement que ceux qui ont réussi, le mythe du succès ».
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Vernissage Vendredi 25 avril 2014 18:30 → 21:00
Horaires
Du mercredi au samedi de 14h à 19h
Et sur rendez-vous
L’artiste
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Constant Dullaart