Déconstruction photographique

Exposition

Installations, photographie

Déconstruction photographique

Passé : 10 septembre → 12 novembre 2016

L’image fixe, l’image unique en d’autres termes, l’Image photographique, se suffit elle encore à elle même aujourd’hui ?

Cette exposition « Déconstruction photographique » qui se tient à Topographie de l’art, est une conversation d’artistes-photographe-plasticiens confrontés volontairement à d’autres univers que les leurs et réunis précisément pour la diversité de leurs démarches, mais aussi pour leur volonté de faire de nouveau sens. C’est un dialogue et une réflexion que Catherine Rebois, artiste photographe et commissaire de l’exposition, propose ici. Déconstruire, c’est défaire par l’analyse, mais c’est aussi montrer les différents liens qui nous amènent à comprendre comment ça peut prendre forme autrement. Ce questionnement est forcement nécessaire et semble même d’actualité.

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Pol Bury, Golden Gate, 0 Tirage argentique, découpage, collage — 27,8 × 15 cm Courtesy galerie Françoise Paviot.

Toutes les théories ont été soulevées, étudiées, l’assujettissement de l’image photographique au réel qui n’est plus … si on peut le résumer aussi vite et si c’est vrai. Le réel est quoi qu’il en soit une donnée composite de la dimension photographique. La photographie ne reproduit pas, mais travaille avec, avec le réel, quel que soit son genre, généré par des sels d’argent ou par pixélisation. L’image photographique se sert d’un mécanisme, d’une boite, d’un peu de chimie ou d’informatique, elle est déjà dans sa propre réalité, celle de sa génération. Mais l’image de l’image, ce qu’elle donne à voir au-delà de sa matérialité n’a rien de réel. C’est une reconstitution, une représentation une mise en scène du réel.

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Christiane Feser, Partition 54, 2016 Photoobject — 140 × 100 × 3 cm Courtesy de l’artiste et galerie Anita Beckers.

Déconstruire permet de faire émerger de nouveaux enjeux. Déconstruire, c’est isoler les problèmes afin de pouvoir les traiter et revenir aux origines. Dans le cas d’une perception fragmentée, le sujet, alors, n’est plus unifié.

La fragmentation c’est des petits bouts mis bout à bout qui forment un nouveau tout. La perception de la vie n’est-elle pas une succession de fragmentation ? La question qui se pose alors, pourrait être, comment les rassembler ? Quoi faire de ces informations qui semblent disséminées.

Le fragment n’a pas seulement un rapport à sa forme, mais pose un certain nombre de questions dans son rapport perceptif au monde qu’il entretient.

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Vera Lutter, Central Park, New York, 2013 Unique silver-gelatin print — 72 × 37 cm Courtesy Vera Lutter & galerie Xippas, Genève.

Combiner plusieurs images entre elles, oblige notre regard à passer de l’une à l’autre et de l’une sans l’autre, créant un dialogue. Ce dialogue est fait de mouvements et de manques. L’image devient séquence et la séquence devient narrative. La notion de continuité ne se trouve plus dans l’image elle-même, mais dans ce vide que représente l’intervalle entre les images, dans les faux raccords, comme l’exprime Gilles Deleuze, faux raccords qui sont la condition de l’Ouvert.

Les artistes Joan Fontcuberta, Vera Lutter, Eric Rondepierre, Isabelle Le Minh, Laurent Millet, Albelardo Morel, Alain Fleischer, Christiane Feser, Pol Bury, Catherine Rebois, Julien Lombardi et les robots de la Nasa, chacun à sa manière, et c’est bien là tout le sens de cette exposition, envisage cette déconstruction et ces retournements de façon singulière qui soulèvent bien des interrogations.

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Catherine Rebois, Sans titre, 2016 Tirage sur papier baryté, extrait de l’installation — 160 × 125 cm Courtesy de l’artiste.

C’est à l’américain Eadweard Muybridge et au français Étienne Jules Marey que revient l’invention de la séquence photographique. C’est donc à la science et a la recherche sur la représentation de la durée et du temps que l’on doit les premières publications connues sous le titre “La Machine animale” en 1873 d’Étienne Jules Marey. C’est en 1881, Eadweard Muybridge publie un album de reproduction photographique intitulé “The Attitudes of animals in motion”, qui fait la somme de ces recherches sur la décomposition. Une chronologie qui n’est pas sans évoquer celle du défilement cinématographique et qui sera nommée chronophotographie.

Les artistes, qui présentent ici leur travail, portent un écho contemporain sur cette question qu’est la déconstruction et la fragmentation. Elle est en lien avec leurs sujets, bien sûr, et la forme accompagne ce souci réflexif propre à la photographie et sur la photographie elle même.

Leurs œuvres nous interpellent, car elles re-jouent l’histoire.

Catherine Rebois août 2016
  • Vernissage Vendredi 9 septembre 2016 18:00 → 21:00
03 Le Marais Zoom in 03 Le Marais Zoom out

15, rue de Thorigny

75003 Paris

T. 01 40 29 44 28 — F. 01 40 29 44 71

www.topographiedelart.fr

Saint-Sébastien – Froissart

Horaires

Du mardi au samedi de 14h à 19h

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