Doubles lumières
Exhibition
Doubles lumières
Past: April 16 → June 26, 2010
L’une crée des installations sur la mémoire et le temps qui passe avec des matières éphémères telles que la naphtaline. L’autre dessine des « paysages » monochromes aux subtiles nuances de tons. Aiko Miyanaga et Naoko Sekine sont invitées par la MCJP dans le cadre de son deuxième programme d’artistes en résidence. Ces deux créatrices proposent, plus que de nouvelles formes, des objets de méditation. Les sculptures immaculées suggèrent l’impermanence des choses, la lumière et l’espace naissent de l’accumulation de traits sur du papier… Loin du chaos du monde, une immersion dans la sérénité.
Les œuvres de Aiko Miyanaga commencent leur lente transformation dès le premier jour d’exposition. Pourtant, exprimer l’éphémère n’est pas la finalité du travail de cette artiste. L’un de ses matériaux de prédilection est la naphtaline qui a pour particularité de s’évaporer au contact de l’air. Elle l’utilise pour reproduire par moulage des objets du quotidien chinés aux puces : vêtements, chaussures, clés… Ces répliques d’objets familiers, marqués par le temps, sont placées dans des vitrines. Jour après jour, elles perdent leur forme initiale mais continuent d’exister sous une nouvelle apparence, celle de cristaux. Cette transformation progressive nous permet de visualiser l’écoulement du temps. Elle nous incite à imaginer l’évolution de ces formes à la blancheur immaculée, à prendre conscience de la fugacité de l’instant présent et de la persistance de la mémoire. Aiko Miyanaga résume avec malice sa démarche : « Je ne veux pas créer des chefs-d’œuvre éternels mais des œuvres inoubliables. »
La mémoire et sa transmission seront au cœur de l’installation qu’elle a créée à la MCJP. Cette nouvelle œuvre se compose de répliques en naphtaline de vieux objets qu’elle s’est procurés dans un marché aux puces parisien. Un voyage temporel tout en délicatesse.
Une feuille, un crayon, une gomme. Naoko Sekine n’a besoin de rien d’autre pour créer des « paysages » dont l’extrême simplicité n’est qu’apparente. Ses dessins sont abstraits, mais ils ne sont pas pure abstraction. Minutieusement, toujours au même rythme, Sekine trace l’un après l’autre une multitude de petits traits qui finissent par recouvrir complètement la feuille. Elle utilise la gomme pour atténuer ici et là la densité des noirs. De cette accumulation de fins tracés surgissent peu à peu des ondulations, des flots tourbillonnants. Grâce aux ombres et lumières, rythmes et mouvements, ils évoquent une montagne, la mer, le ciel, une pièce… Sans jamais devenir vraiment la représentation du réel, ces éléments à peine suggérés font songer à quelque chose en cours de création.
De même qu’au Japon les traditionnelles peintures de paravents et de parois coulissantes forment une partie du mobilier ou de l’architecture, les dessins de Sekine entretiennent une relation étroite avec l’espace où ils sont disposés. Ainsi, pour son installation à la MCJP, l’artiste a déterminé le format de ses œuvres en fonction de la salle d’exposition. Le visiteur est ainsi amené à faire l’expérience de ces images, à les éprouver avec son corps.
Tarif unique de 3 euros — gratuit pour les adhérents MCJP et les moins de 18 ans.
Opening hours
Tuesday – Saturday, noon – 8 PM
Admission fee
Tarifs variables selon les événements
The artists
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Naoko Sekine
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Aiko Miyanaga