Ernest T. — Peintures d’histoire

Exposition

Installations, peinture, photographie

Ernest T.
Peintures d’histoire

Termine aujourd’hui : 16 mars → 27 avril 2024

Avançant sous une identité d’emprunt inspirée d’un personnage comique américain, Ernest T. (né en 1943) est un artiste français qui s’inscrit dans la lignée des Arts Incohérents et de Dada. De sa biographie laconique, à peine sait-on qu’il a travaillé dans le milieu de la publicité avant de se dédier pleinement à l’art à partir des années 1980.

Son œuvre frondeuse écorne le milieu très codé et sérieux de l’art contemporain dans une entreprise conceptuelle subversive et ironique. À coups de canulars et détournements, manipulations d’images voire plagiats, rehaussés de jeux de langage et dessins caricaturaux, l’artiste ausculte le monde de l’art sous l’angle de ses turpitudes, cupidités et autres prétentions. Il tourne en ridicule les attachements forcenés à la signature, à l’authenticité, au sens caché de l’œuvre, aux modes, etc., cependant plus confiant dans la puissance critique de l’humour que dans la « moraline ».

Ernest T. débute ses expériences artistiques dès les années 1960 en reproduisant des dessins humoristiques trouvés dans des calendriers, ce qui deviendra sa série des Dessins français. Au cours des années 1980, il crée son pseudonyme et commence à réaliser sa fameuse série de Peintures nulles, des peintures régies par un principe narcissique d’accumulation de sa signature sur la toile, les T se combinant en trois couleurs primaires. En réaction au phénomène de starification des artistes qui estime plus la signature que l’œuvre elle-même, Ernest T. produit en retour des saynètes décalées, moquant les processus de légitimation de l’art et autres comportements sociaux, à l’instar de La signature ! Où ça la signature ? (1990), ou Vous dites que mon Ernest T. est faux ? (1989).

La presse est un support de choix pour Ernest T., qui intervient soit par détournement a posteriori, soit par réelles parutions. Ainsi, entre décembre 1985 et janvier 1988, il fait paraître dans les encarts publicitaires de revues artistiques comme Artpress ou Artforum, des pamphlets et critiques irrévérencieuses tirés de journaux du début du XXe siècle.

Dans la Project Room de Semiose sont rassemblées des œuvres réalisées à partir de gravures et de coupures de presse. La Peinture nulle n°170 (1990) est un tirage photo grand format d’une gravure de la tapageuse courtisane Marie-Catherine Lescombat (1728-1755) dans son salon Louis XIV, dans lequel est accrochée l’une des fameuses toiles de T répétés en une composition abstraite géométrique. Les autres œuvres de la Project Room rendent hommage au Suprématisme, de lisses monochromes colorés surgissant des décombres d’un bombardement du 6 juin 1944 ou de scènes de pillage lors des émeutes de Watts à Los Angeles en août 1965. Ailleurs, les tableaux où se devinent des peintures ronflantes sont remplacés par des monochromes modernistes. Merveilleuse célébration de la peinture, qui résiste à toutes les catastrophes et vaut la peine d’être défendue à tout prix ! C’est finalement à une sincère déclaration d’amour de la peinture moderne qu’invite cette série de repeint.

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