Ernesto Neto — Ultimatum
Exposition
Ernesto Neto
Ultimatum
Passé : 12 mars → 16 avril 2022
Ultimatum, la première exposition personnelle d’Ernesto Neto dans l’espace parisien de la galerie Max Hetzler, tend, à travers une importante installation ainsi que d’autres œuvres de différents formats, à alerter sur le peu de temps qu’il reste à l’humanité pour prendre conscience de l’inexorable combustion des ressources de notre planète.
Animé d’une vision holistique, Ernesto Neto souhaite placer l’humain face à ses responsabilités et lui rappeler que ce sursis le concerne également. L’homme, enclin à placer l’intellect au-dessus du corporel, dépend pourtant d’une même entité organique que l’ensemble des êtres vivants, animaux et végétaux, et par là même, devrait raviver le lien qu’il a progressivement rompu avec eux, la Terre et lui-même.
L’artiste invite à méditer sur le tronc d’arbre situé au centre de l’installation, ce qui permet de prendre un temps d’arrêt pour se recueillir et capter l’énergie de ce qui nous entoure. Le chant cérémoniel, murmuré par les enceintes, contrebalance la violence barbare qui abat, sans une prière, un chant ou un rite, ces arbres et cette nature que nous épuisons et ingurgitons insatiablement.
Le tronc en contreplaqué représente ici, tout comme les graines de soja en son centre, sur les murs, et sur les peintures de la première salle, les dérives de l’industrie agroalimentaire, la surproduction de soja et le contreplaqué entraînant l’inexorable déforestation de l’Amazonie. Les tableaux dénoncent notre société de consommation qui s’égare dans la recherche de profits exponentiels : le soja, le laiton et le bois épousent la forme des graphiques de l’agrobusiness, et l’utilisation du plastique, de cuivre ou du cuir participent de cette aliénation.
« Qui consomme l’Amazonie ? Qui achète le soja, l’or et la viande ?». Ernesto Neto souligne par cette citation, les graves problèmes d’aujourd’hui, de cette situation critique dans laquelle nous nous trouvons, le réchauffement climatique étant un sujet qui le préoccupe depuis longtemps. Cette exposition, aboutissement de nombreuses années de recherche et retardée du fait de la pandémie, pose un ultimatum à l’Humanité comme un réveil de la dernière chance.
Ernesto Neto, un des chefs de file de l’art contemporain international, reprend avec cette exposition, son travail multisensoriel et biomorphique, développé depuis les années 90, par lequel il encourage l’expérimentation, notamment olfactive. Il intègre ainsi régulièrement des herbes aromatiques, des graines mais aussi de la mousse, du coton, des coquillages, du sable, assimilables au corps humain, qui par leur caractère éphémère et vulnérable, évoquent le passage du temps et la fragilité du monde.
L’artiste érige en modèle la protection apportée par les indigènes qui, dans leurs rituels ancestraux, ont toujours connecté l’humain et l’environnement, de manière indissociable et harmonieuse. A l’instar de ces gardiens de la Terre, l’artiste engage le visiteur à agir en se reconnectant à la Nature dans une relation dynamique et réactualisée avec la réalité du monde contemporain.
Ernesto Neto (1964, Rio de Janeiro) vit et travaille à Rio de Janeiro. Ses œuvres ont été montrées durant la 49e Biennale de Venise (2001) et la 57e Biennale de Venise (2017) Il bénéficie d’une consécration internationale, étant présent dans les plus grandes collections publiques telles que le Musée d’Art Moderne, New York; la Tate Gallery, Londres; le Solomon R. Guggenheim Museum, New York; le Carnegie Museum of Art, Pittsburgh; le Musée Boijmans van Beuningen, Rotterdam ; le Centre Pompidou, Paris; le Hara Museum, Tokyo; le centre d’art contemporain d’Inhotim, Brumadinho; le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington DC; le Musée d’ art contemporain, Los Angeles, la Fondation Louis Vuitton, Paris; le Musée d’Art contemporain de Chicago, Chicago, la Albright-Knox Gallery, Buffalo; l’Art Gallery de New South Wales, Sydney; entre autres. Des expositions personnelles ont eu lieu récemment au Musée de Beaux-Arts, Houston (2021); ); Centro Cultural La Moneda, Santiago (2020); Pinacotèque de Sāo Paulo, et au Museo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires — MALBA (2019); Gare de Zurich, en collaboration avec la Fondation Beyeler (2018), Centre Pompidou-Metz, Metz (2017), Musée d’Art Contemporain, Chicago (2017); Thyssen-Bornemisza Art Contemporary — TBA 21, Vienne (2015); Musée d’Art d’Aspen, et au Guggenheim Bilbao (2014); Espace Louis Vuitton, Tokyo (2012); Musée d’Art Moderne, New York (2010), Musée d’Art de Nantes, Nantes (2009); au Panthéon, Paris (2006); entre autres.
Horaires
Du mardi au vendredi de 10h à 18h
Les samedis de 11h à 19h
L’artiste
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Ernesto Neto