…et avec cela? — Muntadas

Exposition

Graphisme, sérigraphie, vidéo

…et avec cela?
Muntadas

Passé : 6 novembre → 13 décembre 2014

*…et avec cela?, une exposition de Muntadas*

Nouvelle exposition de Muntadas à Paris, la précédente était son importante rétrospective Entre / Between présentée au Jeu de Paume en 2012, …et avec cela ? est une exposition appartenant à un ensemble pensé en deux volets par l’artiste et dont l’autre partie, intitulée …et avec ceci ?, est présentée concomitamment à la galerie Gabrielle Maubrie.

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Antoni Muntadas, Tout va bien (extrait), 2003 Triptyque Sérigraphie sur papier pur chiffon — 76 × 56 cm — édition de 75 Courtesy of the artist & mfc-michèle didier

Le travail de Muntadas est issu de l’héritage de l’art conceptuel historique, c’est ainsi qu’il est identifié dans la sphère de l’art contemporain aujourd’hui. Cependant, les formes et les contenus de certains de ses travaux le feraient parfois glisser vers une pratique davantage pop. La proposition …et avec cela ? en serait l’illustration, elle est en effet constituée d’œuvres sérigraphiées ou imprimées, des affiches, et cet ensemble conséquent, vingt-cinq pièces, questionne le langage et son utilisation dans nos sociétés mondialisées et notamment son utilisation à des fins marchandes.

Le choix de l’artiste pour cette exposition, dans la perspective d’aborder la question de la consommation et de ses codes linguistiques, est de tendre vers une saturation de l’espace et ainsi de faire du white cube généralement épuré un magasin traditionnel dans lequel le linéaire doit être optimisé.

L’avant-propos de l’artiste, ci-avant, annonce les questionnements inhérents à sa double proposition: la question de la consommation au sein du marché de l’art.

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Antoni Muntadas, Close up, Triptyque Le Monde, 10 novembre 1984, 0 Impression numérique sur papier — 60 × 40 cm Courtesy of the artist & mfc-michèle didier

How much ?, inscrit en capitales blanches sur un aplat monochrome rose passé, annonce la couleur: une galerie d’art est un lieu de commerce comme les autres dans lequel convergent la volonté de vendre et l’éventualité d’acheter», pour reprendre les mots de l’artiste. Le print appartient à un ensemble qui décline les fameux Five Ws: Who? What? Why? Where? When?, en français Qui? Quoi? Pourquoi? Où? Quand? auxquels il est conseillé d’ajouter Comment? et Pour qui?. En posant ces questions, méthode empirique de questionnement à la genèse de tout développement d’un projet, Muntadas sonde la façon dont le monde fonctionne et en particulier la manière dont le monde de l’art s’organise. How much? vient conclure cet état des lieux préparatoire et souligne les nombreux cadres sous-jacents imposés à l’art par son propre environnement.

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Antoni Muntadas, How much ?, 2013 Impression jet d’encre — 69 × 49.5 cm Courtesy of the artist & mfc-michèle didier

Dealings, un set constitué de huit prints, illustre, à travers huit scénettes esquissées au trait blanc, différentes situations transactionnelles aux contextes multiples au cours desquelles l’utilisation du verbe se fait science, celle de la rhétorique, un art de l’action du discours sur les esprits.

Le langage et son utilisation dans le contexte strictement marchand est transposé à celui plus global de la mondialisation.

Cinq pièces sont issues de la série On Translation. Ce travail est à l’heure actuelle l’une des séries les plus importantes de Muntadas. On Translation est une série de travaux explorant les questions de la transcription, de l’interprétation et de la traduction: de la langue aux codes, de la science à la technologie, de la subjectivité à l’objectivité, de l’accord à la guerre, du privé au public, de la sémiologie à la cryptologie. On Translation s’inquiète du rôle de la traduction / des traducteurs comme un fait visible / invisible. De cette fameuse série sont donc présentés quatre Warning: perception requires involvement déclinés en portugais Atenção, russe ВНИМАНИЕ et chinois 警告. Existe-t-il une manière propre à chaque nation de prévenir des contraintes de la perception? Le rouge semble dans tous les cas de figures demeurer la couleur de l’avertissement. Une cinquième pièce issue de On Translation est intitulée The Bookstore et s’inquiète elle de la signalétique des rayons des bibliothèques publiques à travers le monde.

Une autre série s’intéresse aux expressions nationales et à ce qu’elles symbolisent en terme d’identité et de représentation pour l’ensemble d’une nation. Muntadas, par exemple, choisit pour évoquer le Brésil la formule Tudo bem, Tudo Bom ! appliquée sur un fond de forêt tropical que l’imaginaire collectif associerait à la forêt amazonienne. L’Uruguay se retrouve dans l’affirmation quelque peu présomptueuse We Are Fantastic, cependant l’image qui lui est associé est moins flateuse, celle d’un homme au crâne dégarni dont le visage est coupé au front. La France, est incarnée par le fameux Tout va bien sur une vue d’explosion, attentat ou archive de l’une des inombrables guerres que le pays a pu mener?

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Antoni Muntadas, Ordeal of Picasso’s heirs, The New York Times Magazine, April 20th 1980, 2012 DVD rangé dans une boîte faite main tapissée de Frankonia et de velours noirs, Impression sérigraphique et fermeture aimantée, — Boîte : 26,5 × 18,5 × 5 cm — Photographie retravaillée par l’artiste puis gravée sur DVD à une résolution de 575 MB, permettant une impression d’une taille maximum de 400 × 366 cm Courtesy of the artist & mfc-michèle didier

Une dernière série, Close up, se préoccupe des accidents typographiques dans la presse papier: des blancs oubliés suite à des corrections réalisées rapidement avant passage en presse. Muntadas s’est attaché à les chasser et les collecter, notamment dans Le Monde. Ces espaces vides évoqueraient la censure étatique de la presse par le passé. S’agirait-il aujourd’hui d’une auto-censure?

L’une des pièces maîtresses de l’exposition, Ordeal of Picasso’s heirs vient achever ce riche ensemble. Le travail est entièrement construit sur l’illustration d’un article de presse au titre suggestif: Ordeal of Picasso’s heirs — le supplice des héritiers de Picasso. Cette photographie a été publiée dans The New York Time Magazine le 20 avril 1980. Muntadas s’intéresse ici au droit à l’image mêlé à celui de l’auteur en produisant une œuvre entièrement basée sur la reproduction. En effet, la photographie est commercialisée par l’artiste avec un certificat d’authenticité. Muntadas a choisi de la diffuser non pas sous la forme d’un tirage mais sous celle d’un fichier numérique enregistré sur DVD. Sa reproduction est alors infinie et cela jusqu’à des dimensions imposantes, ainsi produire un wall paper de 4 mètres de largeur à partir de l’image source est envisageable. Muntadas mentionne ensuite la chose suivante: «L’auteur a étudié de son mieux les droits relatifs à ce travail. Il souhaite respecter toute question de droit et répondra entièrement à vos réclamations, si vous suspectez une violation de votre © en quelque point que ce soit l’auteur est enclin à respecter tout problème de droits et répondra entièrement à votre réclamation. L’auteur se réserve le droit de vérifier votre identité et d’obtenir de plus amples informations, pour établir clairement les raisons de la revendication.»

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Antoni Muntadas, Brasil… Tudo bem, Tudo bom !, 1999 Sérigraphie sur papier chiffon — 48,5 × 100 cm — édition de 70 Courtesy of the artist & mfc-michèle didier

…et avec cela?

Cela sera tout pour le moment, concernant l’exposition à la galerie mfc-michèle didier.

Une dernière chose peut-être… finalement, l’acteur principal de ce marché de l’art ne serait-il pas l’artiste lui-même? Le texte de Muntadas ne le mentionne pas, mais cette exposition à la galerie mfc-michèle didier n’aurait pas vu le jour sans son intervention.

Place maintenant aux transactions.

  • Vernissage Jeudi 6 novembre 2014 18:00 → 22:00
11 Bastille Zoom in 11 Bastille Zoom out

94 boulevard Richard Lenoir

75011 Paris

T. 06 09 94 13 46

www.micheledidier.com

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Saint-Ambroise

Horaires

Du jeudi au samedi de 14h à 18h
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