Namhee Kwon — Eternity Shop

Exposition

Edition, installations, livres, photographie...

Namhee Kwon
Eternity Shop

Passé : 8 juillet → 5 août 2023

J’ai l’impression d’avoir découvert le passé de l’artiste Namhee Kwon le jour de ma visite de son exposition «  A Writer’s Diary  » à la Cité des Arts, à Paris, en 2015. J’avais remarqué son projet «  A Writer’s Diary  », qui est un manuscrit de 295 pages, où elle a reproduit le premier journal de Virginia Woolf (1882 — 1941). En effet, Namhee Kwon a lu de nombreuses œuvres, vécu près de là où Wolf vécut, et à travers ses lectures, elle constata des similitudes dans l’appréciation de la vie et dans les pensées, malgré l’éloignement temporel et physique entre elle et l’écrivaine. Kwon avait pensé revivre sa vie, d’il y a 100 ans, et a donc commencé à suivre sa manière d’écrire son journal. Il lui a fallu 8 mois pour l’achever. Plus tard en 2019, elle a publié le livre — journal intime avec une écriture à l’encre violette sur du papier blanc avec une maison d’édition.

Un entretien a été mené avec Namhee Kwon sur l’exposition personnelle Eternity Shop

DHLEE : Quelles sont les intentions du titre de l’exposition «  Eternity Shop  » ?

NH KWON : En tant qu’artiste, je trouve le thème du temps et de l’éternité difficile à traduire en quelque chose de tangible. Nous pourrions nous aventurer aux bords, mais pénétrer à travers la membrane qui est empilée comme des bulles de savon, et en extraire quelque chose de touchable, exige une expérience substantielle et la contemplation. Je voulais matérialiser le temps en quelque chose qui puisse être physiquement ressenti. Une partie importante de cette exposition s’apparente à un magasin présentant des fragments de temps et d’éternité qui ont été transformés de cette manière. Les visiteurs peuvent les toucher, les éplucher, et s’ils trouvent une œuvre convaincante, ils ont même la possibilité d’acheter et de garder une tranche de ce temps et de l’éternité.

DHLEE : Votre pratique est dans la lignée des artistes conceptuels des années 1960 et 70, qui font du minimalisme ou des surréalistes des années 1930. Alors que signifie le temps pour vous ?

NH KWON : Pour moi personnellement, le temps est quelque chose qui existe immuable et intact à sa place. Le temps est juste là. Il est immobile, sans son ni parfum. Si vous reposez vos pensées, et immobilisez votre corps, et regardez simplement l’espace devant vous, vous pouvez sentir ce temps immuable. La sensation subtile du temps qui ne coule pas comme s’il coulait, semble passer à travers moi et semble aussi me contourner. J’ai été une fois en résidence internationale à Riyad, en Arabie Saoudite, en 2021, où le thème était «  Accueil : Être et appartenir  » . À cette époque, j’ai considéré le temps et l’éternité comme une maison au sens large dans mon travail. Dans un sens profond, le temps est notre patrie éternelle, où nous pouvons trouver le réconfort, notre maison.

DHLEE : Vous êtes une artiste conceptuelle, quel est votre engagement dans les œuvres d’art publiques ?

NH KWON : Je n’ai jamais consciemment pensé que je marchais sur le chemin de l’art public. En tant qu’artiste, je ne travaille pas délibérément avec un message envers le public en tête. Je choisis plutôt les meilleurs matériaux, méthodes et médiums qui peuvent transmettre le message que je veux transmettre. En fait, mon travail commence à partir de lieux très banals et personnels, mais ces messages portent souvent des caractéristiques universelles, les conduisant à être perçus comme des messages publics qui parlent à tous.

DHLEE : En ce qui concerne les œuvres «  Days and Days  » (100 exemplaires, 2023) et «  Empty Notes  » ( Coutures et dessin sur tissu, 50 pièces, 2001-2023 ) pourriez-vous les décrire, s’il vous plaît ?

NH KWON : Commençant par mon travail «  Empty Notes  », cette pièce a été créée en 2001 pour mon exposition de fin d’études de maîtrise au Goldsmiths College. Parce que j’ai commencé l’art avec le tissage en tant qu’artiste débutante, je suis sensible aux émotions que les matériaux de tissu véhiculent. Je voulais exprimer les émotions émises par les notes de papier que nous utilisons, et comment l’acte d’écrire dessus ouvre la possibilité d’interaction de la pensée humaine dans l’éternité. «  Days and Days  », d’autre part, est un travail récent, un résultat de 20 ans de travaux, présentant une autre de mes impressions sur l’éternité. Comme je l’ai déjà dit, le temps semble passer, mais il n’a pas changé. Comme on peut le voir dans ces deux pièces, mon temps personnel au cours des 20 dernières années converge ici, et ils deviennent tous le présent à nouveau.

DHLEE : Quels sont vos principaux centres d’intérêt ces derniers temps?

NH KWON : Un thème qui continue d’éveiller mon intérêt, y compris ces derniers temps, est quelque chose au-delà des phénomènes qui nous sont présentés par le monde matériel en constante évolution et en mouvement. Cela pourrait être l’éternité, le temps ou la nature inhérente quand il s’agit des humains ou de la nature.

Namhee Kwon, née en 1971, est une artiste coréenne conceptuelle, qui vit et travaille à Paris. Diplômée en 1997 de l’université Hongik de Séoul, elle est ensuite diplômée du Goldsmiths College de Londres en 2002. Elle a notamment exposé à la Cité Internationale des Arts, Paris pour l’exposition «  A Writer’s Diary  » , en 2015 et en 2019 au Tenderbooks à Londres ainsi qu’à l’exposition inaugurale «  Rencontrons nous à la gare  » du MUDAC PLATEFORME 10 à Lausanne, Suisse en 2022. Namhee Kwon s’intéresse à la représentation littéraire et des impressions poétiques de la vie quotidienne à travers un langage visuel, et utilisant le texte et les symboles afin d’altérer les perceptions visuelles de son environnement.

Cette exposition a été réalisée avec le soutien du Gangwon State et de la Gangwon Art & Culture Foundation en Corée du Sud.

  • Eternity Shop Vernissage Samedi 8 juillet 2023 18:00 → 21:00

    J’ai impression d’avoir découvert le passé de l’artiste Namhee Kwon le jour de ma visite à son exposition «  A Writer’s Diary  » à la Cité des Arts, à Paris, en 2015. J’avais remarqué son projet «  A Writer’s Diary  », qui est un manuscrit de 295 pages, où elle a reproduit le premier journal de Virginia Woolf (1882 — 1941)…

03 Le Marais Zoom in 03 Le Marais Zoom out

73-75, rue Quincampoix

75003 Paris

T. 01 42 77 05 97 — F. 01 42 76 94 47

www.galeriedohyanglee.com

Les Halles
Rambuteau

Horaires

Du mardi au samedi de 14h à 19h
Et sur rendez-vous

Programme de ce lieu

L’artiste

  • Namhee Kwon