Fabien Verschaere — The Novel of the Shegué King — Galerie RX — Exposition — Slash Paris

Passé : 6 juin → 12 juillet 2013

A l’occasion de la Nocturne Rive Droite et pour sa deuxième exposition à la Galerie, Fabien Verschaere présentera toutes les facettes de son travail à travers des peintures, sculptures, installations.

« La peinture de Fabien Verschaere est un art des affects. Aucune forme n’est isolée ou autonome. Absolument tout, les éléments organiques tout comme l’inorganique, les êtres et les choses se trouvent en une fusion continuelle, impossible à arrêter. Tout est continuellement en train de devenir autre chose, de s’amalgamer avec un élément autre ou de se métamorphoser dans un devenir-animal, devenir-plante, devenir-homme ou devenir-masque universel. Et c’est justement cet état apparemment incontrôlable qui ne connait aucune ligne de fuite et pas la moindre issue de secours qui affecte profondément les êtres et les choses que nous voyons dans ces dessins et sur ces tableaux. Tous expriment des affects profonds, innommables, à la fois effrayants et jubilatoires, provoquant l’oscillation permanente des ces œuvres entre la représentation de la catastrophe finale du monde et une féerie ou un joyeux carnaval.

Les œuvres récentes de Fabien Verschaere renforcent l’intensité de cet univers grâce à des contrastes nettement plus prononcés entre ses éléments graphiques et notamment un rôle actif et indépendant du blanc. La ligne all-over de Fabien Verschaere retrouve ainsi une tension que l’artiste admire depuis ses débuts chez un dessinateur comme Günter Brus. Le colorisme très personnel de Fabien Verschaere, sa gamme de couleurs lumineuses issue d’une recherche intense autour de l’aquarelle dans les premières années de ce travail, y atteint une grande liberté et fraîcheur. Les rapports conflictuels et harmonieux entre divers éléments nous montrent plus que jamais ce que serait un monde composé exclusivement d’affects. »

— Robert Fleck, Avril 2013, Extrait de Fabien Verschaere : une féérie des affects

Les Shegués sont les enfants des rues, tantôt anges, démons ou sorciers, rencontrés dans la ville de Kinshasa où j’ai travaillé en 2004. Pour moi, ils étaient représentatifs des histoires de mon enfance comme Peter Pan ou Don Quichotte. Ils reflètent le questionnement d’une utopie féerique qui consiste à croire qu’il vaut mieux voir la vie telle qu’elle pourrait être plutôt que telle qu’elle est. C’est surtout la construction d’une mythologie urbaine et c’est à ce carrefour idéologique que les mots deviennent des images et les images des mots.