Face au visage

Exposition

Peinture, sculpture, techniques mixtes

Face au visage

Passé : 11 janvier → 17 février 2024

Du 11 janvier jusqu’au 17 février la galerie propose une exposition s’articulant autour des questions du portrait et du visage en lien avec la sortie du nouvel ouvrage d’Itzhak Goldberg, Face au visage1, paru aux éditions Citadelles et Mazenod.

Portraits ou visages ? Les œuvres réunies à la Galerie Berthet-Aittouarès oscillent entre ces deux termes, à priori considérés comme des synonymes.

En réalité, bien qu’ils entretiennent des liens de fraternité, ils ont eu chacun leur propre fortune, parallèle et lointaine. Dès la modernité, la figure humaine n’est plus asservie aux impératifs d’une imitation fidèle qui caractérisait le portrait, et n’en fait souvent qu’à sa tête. De fait, si l’Autoportrait de Tal-Coat de 1935, où l’artiste se montre dans son atelier, pinceau et palette à la main, conserve encore une mise en scène traditionnelle, celui de 1980, entièrement englouti dans la matière, a perdu définitivement ses traits. Ce visage, comme celui de Jean-Pierre Schneider (Pierre de Wissant), incarne une confrontation entre l’informe et la forme en devenir, entre la ligne et la masse. Ici, le malaxage, témoignage direct du processus de création, aboutit à des figures de défiguration indissociables de la matière, aux formes naissantes qui renvoient à l’idée des origines, de l’archétype, du visage « primitif » dans sa forme matricielle.

Ailleurs, avec l’Hommage à Cézanne de Pierre Buraglio, le visage, disloqué, fragmenté, résiste encore, offrant au spectateur quelques détails reconnaissables, comme une ressemblance résiduelle. Ailleurs encore, les visages grimaçants de Boltanski dans les Saynètes comiques, The Birthday de 1974, ou le réalisme troublant du portrait de Monika, SDF de l’avenue de Suffren réalisé par la jeune peintre Sophia Fassi, ou encore le « jeu des rôles » de Nil Yalter, déguisée ironiquement en soubrette pour un dîner officiel au Centre Pompidou, ne sont que quelques exemples d’un face à face toujours renouvelé.

Itzhak Goldberg

1 Itzhak Goldberg, Face au visage, Citadelles et Mazenod, Paris, 2023.

Né en 1949, Itzhak Goldberg est un historien de l’art, professeur émérite de la faculté de Jean Monnet. Ses recherches se concentrent surtout sur les sujets de la représentation et la défiguration du paysage et du visage dans l’art moderne et contemporain.