Florence Girardeau — Tout se fige alors
Exposition
Florence Girardeau
Tout se fige alors
Passé : 19 novembre → 23 décembre 2011
La galerie Alberta Pane présente la première exposition personnelle de Florence Girardeau, artiste française née en 1980 et diplômée de l’Ensba en 2005. Tout se fige alors — inspiré d’une phrase tirée du texte « Le Dépeupleur » de Samuel Beckett — résonne comme un possible danger. Empruntant formes et dynamiques au domaine de la géologie, les pièces réunies par l’artiste — objet, photographies, installation vidéo ainsi qu’une toute nouvelle série de dessins — se tiennent en équilibre à la limite de la fixité.
Le travail de Florence Girardeau suggère d’infimes déplacements, de lents surgissements, ainsi que la mise en mouvement du regard, à l’instar du mythe de Persée, dont la vision mobile triomphe de l’œil pétrificateur de la gorgone Méduse. Les œuvres de l’artiste sont élaborées au moyen d’une technique minutieuse générant un univers fluide et délicat, presque insaisissable, poussant l’observateur à développer son propre système de perception. Celle-ci est depuis toujours au centre des préoccupations de l’artiste. L’expérience du vide et du plein, du vivant et du minéral, de l’apparition et de la disparition, sollicite l’ambigüité de la perception, qu’elle soit visuelle ou tactile.
Lacune est une vidéo réduite à une ligne de contour se projetant sur un panneau de bois enduit de graphite, qui évoque par sa forme l’Oreille de Dionysos, grotte située à Syracuse en Sicile. La ligne de vidéo est l’image fluctuante de la pierre humide séchant par endroits, s’humidifiant à d’autres, dans un rythme lent. Elle rappelle l’idée de porosité de la matière, qui est aussi, en pétrographie, le rapport du volume des vides au volume total d’une roche ou d’un sol. Les dessins, rhizomes nerveux et formes géométriques, se déploient dans l’espace de grands formats de papier. Ils font écho au jeu de la forme et contre-forme présent dans Lacune. Le triptyque photographique Reliefs réactualise des captures (réalisées en 2007 sans corrélation à l’origine) d’émergences de formes, le mot relief évoquant également les restes d’un repas. Enfin, l’objet Forer (2) scelle entre deux blocs noirs une image dont n’affleure que la ligne verticale du pli. La possibilité de creuser dans l’image apparaît ici de façon paradoxale.
Ainsi, c’est notre relation sensible à l’espace et au temps qui définit la pratique de Florence Girardeau. Touchant aux interstices, aux seuils, les pièces de l’exposition Tout se fige alors créent un réseau de connexions.
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Vernissage Samedi 19 novembre 2011 16:00 → 21:00
Horaires
Du mardi au samedi de 11h à 19h
Et sur rendez-vous
L’artiste
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Florence Girardeau