Gábor Ősz — Spomen
Exposition
Gábor Ősz
Spomen
Passé : 18 mai → 28 juillet 2018
En serbo-croate, spomenik signifie cénotaphe ou monument commémoratif. L’ancien président yougoslave Josip Broz Tito a fait ériger les Spomeniks entre la fin des années 1950 et les années 1980 afin de commémorer les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale et les sites des camps de concentration.
Ces monuments conçus par différents sculpteurs ont une allure impressionnante destinée à affirmer la force et l’assurance de la République fédérative socialiste. Ils attiraient des millions de visiteurs annuels, en particulier les « jeunes pionniers » qui recevaient une « éducation patriotique ». Après la dissolution de la République fédérative au début des années 1990, ils sont tombés dans l’oubli et leur portée symbolique s’est perdue à jamais.
Les Spomeniks se dressent à présent en pleine nature, loin des villes et de la vie urbaine. Cela ne fait qu’accentuer leur aspect imposant, mais ce qui les rend vraiment extraordinaires, c’est qu’ils sont tous de style abstrait, comme si les artistes avaient voulu couler leurs sentiments dans le béton, comme s’ils s’étaient débarrassés des formes guratives narratives pour détourner le récit de son sujet : l’héroïsme, le pouvoir et la conquête de l’indépendance.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Yougoslavie abritait le plus important mouvement de partisans, et c’est quasiment la seule nation qui ait réussi à se libérer sans aide extérieure. De ce fait, elle occupait une place à part après la guerre, et pas seulement dans la région, mais dans toute l’Europe. Elle semblait adopter de son plein gré un régime communiste, sans subir l’influence soviétique.
En regardant les Spomeniks, on mesure à quel point les formes abstraites sont capables de véhiculer du sens et de l’émotion. Ces monuments sont souvent géométriques ou biomorphes, ce qui a éveillé mon intérêt. Je n’avais pas envie de faire des photographies documentaires, mais d’arriver à capter les sentiments suscités par leurs formes abstraites pures. C’est pourquoi j’ai décidé d’utiliser des chambres noires et de les construire en suivant les contours des éléments géométriques des sculptures.
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Vernissage Jeudi 17 mai 2018 18:00 → 21:00
Horaires
Du mardi au samedi de 11h à 19h
Et sur rendez-vous