Giulia Andreani — [non] si passa la frontiera
Exposition
Giulia Andreani
[non] si passa la frontiera
Passé : 12 janvier → 23 février 2013
Giulia Andreani — Passé, présence Remarquées lors du Salon de Montrouge 2012, les toiles de Giulia Andreani bénéficient, en ce début 2013 d’une double actualité. Présentés à la galerie Bendana-Pinel en janvier dernier et exposés jusqu’au 2 mars à la galerie de l’Escale de Levallois, ses travaux offrent une exploration troublante et envoûtante au cœur de nos mémoires.Peintre et historienne de l’art, Giulia Andreani allie avec pertinence histoires et images. Depuis quelques années elle constitue ce qu’elle nomme son « atlas », formé d’images glanées sur Internet, mais aussi de stills de films italiens, de photographies d’archives et d’autres images récupérées. Des images et des œuvres qu’elle réinterprète avec toujours la même palette chromatique, bleutée, grisée. Elle jongle entre figuration, flou, coulures délicates et effacements volontaires. Ses peintures recèlent ainsi des messages à décoder de personnages à décrypter. Elles favorisent des associations culturelles, politiques et économiques induisant une critique acerbe de notre société.
— Julie Crenn
« Non si passa la frontiera senza aver redatto completamente e consegnata la cedola statistica » — « On ne passe pas la frontière sans avoir complètement rempli et remis le coupon statistique ».
Cet avertissement aux voyageurs figure dans le passeport d’Eduardo Cosimo Cammilleri. Le langage administratif est distant et froid, la formule sonne lointaine, elle appartient à un italien d’une autre époque.
J’ai rencontré sa fille un soir à Paris. Sophie Cammilleri m’a raconté l’histoire de sa famille paternelle, une histoire d’immigration comme il y en eut des millions dans les années 1930. Très vite, une collaboration a commencé, un échange d’anecdotes, puis de photographies, de documents, de lettres. Son père est un immigré, un « passeur de frontières » comme ceux qui s’entassent aujourd’hui dans les petites îles autour de la Sicile, sa terre d’origine.
L’histoire d’Eduardo a traversé l’Histoire du XXe siècle : les départs massifs du Sud de l’Italie pour fuir le fascisme et la misère, l’expérience de l’occupation nazie en France où il est emprisonné à 14 ans, son engagement dans la Légion étrangère au service du pays qui l’a accueilli, la guerre d’Indochine… Fragmentée, comme la mémoire, je restitue cette existance dans un petit corpus d’œuvres. Une allégorie de la Vie constituée de souvenirs en images d’Eduardo Cosimo Cammilleri devient l’objet d’une recherche picturale qui vise à restituer un regard sur l’histoire d’une époque et la peur de l’oubli.
— Giulia Andreani
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Vernissage Samedi 12 janvier 2013 16:00 → 20:30
Les artistes
- Giulia Andreani
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Luca Cutrufelli