Giuseppe Penone — Ebbi, Avro, Non Ho
Exposition
Giuseppe Penone
Ebbi, Avro, Non Ho
Passé : 9 septembre → 22 octobre 2016
« La perception tactile nous rapproche du présent. » Giuseppe Penone
La Galerie Marian Goodman annonce deux expositions simultanées de Giuseppe Penone à Paris et à Londres. Ces nouvelles expositions rassemblent une sélection d’œuvres ayant pour thème le sens du toucher, et dont les formes émanent de gestes spécifiques accomplis par la main de l’artiste. Comme l’observe Laurent Busine: « Rien n’est plus intensément le geste de Giuseppe Penone que la poignée ; c’est-à-dire, la quantité de choses que la main peut contenir, soit que la main presse ou écrase, que la main tienne et garde ou encore que la main glisse et caresse. » Les œuvres présentées dans les deux expositions (dont le titre fait référence, au passé, au futur et au présent) révèlent que gestes humains et perceptions tactiles sont, aux yeux de Giuseppe Penone, liés à l’individualité et au temps: “Une forme sans le geste d’un homme est un présent collectif ; avec le geste d’un homme, c’est un présent individuel.”
La galerie de Paris présente un ensemble d’œuvres dans lesquelles l’artiste, grâce à l’empreinte de sa main dans la matière, rend palpable la relation entre le geste et le matériau, entre le corps et l’univers. La feuille d’or de Spoglia d’oro (2001) façonnée par lui, arbore les lignes et sillons de sa paume. Dans Germinazione (2005), une série de six sculptures murales, le volume de ses doigts se superpose aux moulages d’arbres et de branches en résine acrylique. Au rez-de-chaussée, le groupe d’œuvres intitulées Avvolgere la terra (Envelopper la terre) (2014) conjugue la terre cuite avec différents matériaux, tels que l’engobe de silice colorée, la résine, le cuir et l’aluminium. D’un simple geste, « l’action d’envelopper la terre avec les mains, la contenir », l’artiste met en évidence la connexion intime, complexe entre les hommes et la nature. « Il s’agit de la forme qu’imprime, dans la matière, le mouvement fluide de l’univers. Une simple poignée d’argile contient la synthèse d’une forme universelle. »
Giuseppe Penone poursuit son exploration des limites du voir et du toucher avec Terre (2015) et Pugno di grafite — palpebra (2012). Les deux œuvres représentent une paupière fermée, qui selon l’artiste donne « la définition exacte des frontières et de l’espace de la pensée » et « reflète le fait que notre corps est présent dans l’espace ». Cette présence est matérialisée par la poignée, respectivement en terre cuite et en graphite.
Jouant sur la relation entre le contenant et le contenu, les sculptures Il vuoto del vaso (2005), exposées au niveau inférieur, associent de larges vases en terre cuite et des images radiographiques. Tandis que les vases témoignent de la pression exercée sur l’argile, les radios qui les accompagnent révèlent les mains de l’artiste, rendant ici visible un processus fugace et imperceptible. Geometria nelle mani — 4 aprile (2004), une série de photographies noir et blanc en négatif, montre les mains de Penone tenant de petites formes géométriques en bois ; écho au geste accompli en 1979 pour réaliser Cocci. Le vide entre ses mains et l’objet, lumineux sur chaque image, devient l’espace potentiel d’une sculpture à venir.
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De nouvelles et emblématiques sculptures de Penone sont actuellement visibles dans les jardins du Rijksmuseum, à Amsterdam (jusqu’au 2 octobre 2016) tandis que le Musée d’Art Contemporain de Trente et Rovereto (MART) vient de présenter une grande rétrospective. Récemment, des œuvres de Penone ont aussi été exposées au Nasher Sculpture Center, à Dallas (2015) ; au Musée Cantonal des Beaux-Arts, à Lausanne (2015) ; au Beirut Art Center (2014) ; au Musée de Grenoble (2014) ; au Kunstmuseum Winterthur (2013) ; à la Whitechapel Gallery, à Londres (2013). Giuseppe Penone a présenté des sculptures monumentales dans de nombreux jardins prestigieux, tels que les jardins du château de Versailles (2013); le Madison Square Park, à New York (2013); le Giardino di Boboli, Forte di Belvedere, à Florence (2014); la Venaria Reale, près de Turin (2015).
Giuseppe Penone est né en 1947 dans la petite ville piémontaise de Garessio, en Italie. Il a fait ses études à l’Accademia di Belle Arte à Turin, où il vit et travaille. En 2014, il a été, en tant que sculpteur, lauréat du prestigieux Praemium Imperiale, décerné à des artistes internationaux. En 2007, il a représenté l’Italie à la 52ème biennale de Venise.
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Fui, Sarò, Non Sono (I was, I will be, I am not), Marian Goodman Gallery, London 8 septembre — 22 octobre, 2016 Vernissage: jeudi 8 septembre, de 18 à 20h
Deux visites seront organisées à l’occasion de ces expositions : Londres : parcours en compagnie de Clare Lilley, directrice du programme, Yorkshire Sculpture Park, samedi 8 octobre, à 16h Paris : parcours en compagnie de Laurent Busine, curateur et ancien directeur du Musée des Arts Contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Mac’s), jeudi 20 octobre à 11h
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Vernissage Vendredi 9 septembre 2016 18:00 → 20:00
L’artiste
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Giuseppe Penone