Group Show — Helter Skelter, Paris 2013 — Galerie Nivet Carzon — Exposition — Slash Paris

Passé : 15 novembre → 21 décembre 2013

Quand Paul Mc Cartney compose Helter Skelter en 1968, il cherche à produire un rock violent, lourd et vulgaire. Lui, le « gentil Beatles » veut se démarquer du son de l’époque et casser son image trop sage. Le morceau est aujourd’hui considéré comme avant-gardiste des mouvements rock psychédelique et heavy metal des années 70.

Helter Skelter et le White Album des Beatles sont tragiquement célèbres pour avoir soi disant inspiré la série de crimes perpétrés par Charles Manson et ses adeptes en 1969. Helter Skelter est au sens propre le nom anglais d’un gigantesque toboggan en spirale.

C’est enfin le titre d’une exposition retentissante qui fait scandale en 1992 au Los Angeles MOCA avec le parti pris de donner une vision trash sur les thèmes tabous notamment du sexe et de la violence, avec entre autres Mike Kelley, Chris Burden, Richard Jackson ou Raymond Pettibon, et qui marque une réaction brutale des artistes de la côte ouest en réponse à l’école de New York. De leur côté, les 12 artistes rassemblés pour cette exposition jouent chacun à sa façon avec ces références pour traiter de sujets souvent subversifs avec une certaine autodérision. Chacun d’eux noue un lien obsédant avec la musique, la performance ou le happening. Ils cherchent à sortir du carcan de l’artiste d’atelier en se confrontant directement au public quitte à le provoquer. Ils aiment tourner en dérision les références liés à la vie, au sexe, à la mort et font la démonstration de l’absurdité et du désordre d’une époque saturée par l’image et vidée de son sens.

Des scènes de meurtre, d’accidents de voiture, de crânes, de guerre, de sexe, des images très américaines brouillent les références. Les messages sont moins audibles. Le traitement leur ressemble. Il est à la fois extravagant, burlesque, drôle ou vulgaire, souvent inquiétant. Leur œuvre graphique est la continuité de leur expérience vécue. Les 10 artistes explorent le détournement corrosif de thèmes qui leur sont chers avec une fausse désinvolture pop. Ils expriment une rébellion personnelle, intime souvent désordonnée mais à coup sur authentique.