James Brooks — The Archivist
Exposition
James Brooks
The Archivist
Passé : 11 juin → 16 juillet 2016
“Se souvenir du passé ce n’est pas nécessairement se souvenir des choses telles qu’elles étaient”
Marcel Proust
Au printemps dernier, l’artiste James Brooks et moi-même avions décidé qu’il utiliserait la galerie pour une courte résidence à Paris, afin de lui permettre de développer ses idées et de créer de nouvelles œuvres. J’ai bien évidemment accepté parce que rien n’est plus beau que de pouvoir soutenir le travail d’un artiste. De fait, James est resté, a exploré et travaillé à la galerie pendant plusieurs semaines durant l’été 2015. Après le succès de son exposition solo Facts and Fictions en 2013, je suis très heureux de voir que James expose désormais son travail réalisé à la galerie durant cette résidence.
“Les généralisations sont ce qui distingue l’historien du collectionneur de faits historiques.”
E. H. Carr
James est passé maître dans l’art de transformer une information et de lui donner la forme d’une œuvre d’art abstraite ou d’encourager une lecture alternative. On pourrait confondre ce processus d’abstraction avec un processus d’obstruction, alors qu’en réalité c’est une façon pour James de transmettre ses centres d’intérêts. Il aime explorer la façon dont la société actuelle a évolué depuis les civilisations anciennes, mais il aime également utiliser les innovations scientifiques d’alors — et aujourd’hui parfaitement assimilées — telles que la géographie grecque, l’alphabet latin, le système décimal arabe, les pièces de monnaie… afin de créer des séries systématisées de dessins, de tableaux et de travaux audio ainsi que vidéo.
“Il faut étudier le passé si l’on veut définir l’avenir.”
Confucius
La galerie est située dans le vieux quartier du Marais à Paris, l’un des rares endroits à n’avoir pas été transformé par les réformes haussmanniennes du XIXe siècle. Ici, la structure urbaine est encore très proche de celle mise en œuvre au XVIe siècle. De plus, notre rue est la rue des Archives, nom donné par les Archives nationales qui furent établies en 1808 au sein l’hôtel de Soubise (datant lui-même de 1371). Ainsi que je le demande toujours : « Qu’est-ce qu’une galerie sinon les archives d’une activité artistique ? ». L’adresse s’est donc révélée d’autant plus providentielle que James lui-même peut être vu comme un archiviste.
“L’histoire n’est qu’une feuille de papier imprimée : ce qui compte c’est de faire l’histoire, pas de l’écrire.”
Otto von Bismarck
Pour cette exposition, James utilise ses interventions alphabétiques et numériques afin de s’approprier les occupations d’un géomètre, d’un administrateur et d’un cartographe et de leur rôle historique dans la définition des pays, des frontières et des territoires. Le chemin parcouru par la galerie a été celui d’un travail intensif d’archivage, en documentant chaque exposition afin de publier un ouvrage imprimé. La première exposition de James à la galerie, Folks, fut également la première à donner lieu à un catalogue. Il est par conséquent tout à fait naturel que James ait accepté d’être le dernier artiste à exposer à la galerie puisqu’elle fermera cet été. Je suis heureux de voir que cette énergie particulière créée par des artistes européens a été archivée par la galerie de la rue des Archives.
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James Brooks est né en Angleterre en 1974. Il vit et travaille à Londres. Après avoir étudié les beaux-arts au College of Art de Chelsea, James Brooke a beaucoup exposé au Royaune-Uni ainsi qu’au niveau international, notamment à la Tate Britain, Londres et au Musée Städel à Francfort. A ce jour il compte neuf expositions solo dont : Geometra, CANAL Projects, Londres, 2016, Facts and Fictions, galerie laurent mueller, Paris, 2013, Reporter, Platform A, Middlesbrough, 2013, & The Information Exchange, Domobaal, Londres, 2012. Parmi ses expositions collectives les plus récentes en 2016 on compte The Missing: Rebuilding the past, Jessica Carlisle Gallery, Londres, & Contemporary British Drawing, Xi’an Academy of Fine Arts, Chine, DR/OP, Komyoji-Kaikan, Hiroshima, Japon. On peut voir ses œuvres parmi les collections du Musée Städel à Francfort ainsi que celles, entre autres, de David Roberts, Thaddeus Ropac, and Frédéric de Goldschmidt.
Horaires
Du mardi au samedi de 11h à 19h
Et sur rendez-vous