Je ne prendrai pas de calendrier cette année car j’ai été très mécontent de celui de l’année dernière — Alphonse Allais
Exposition
Je ne prendrai pas de calendrier cette année car j’ai été très mécontent de celui de l’année dernière — Alphonse Allais
Passé : 12 janvier → 23 février 2013
L’histoire de la mesure du temps remonte aux premières civilisations car un monde sans scansion est un monde qui s’écroule.
La majorité des calendriers sont définis par rapport au soleil ou à la lune pour aboutir à une grille de plus en plus précise d’instants successifs, quantifiables : l’année, le mois, le jour, l’heure, la minute, la seconde. Ce temps-là se matérialise dans l’espace de la feuille. Il se dessine à travers la grille, passe avec la page de l’agenda que l’on noircit et disparait avec celle de l’éphéméride que l’on déchire, jour après jour. Mais il existe également un temps de la conscience intime qui ouvre des temporalités multiples, hétérogènes et divergentes. Il s’allonge ou s’accélère, se pèse ou s’oublie.
Beaucoup d’artistes ont questionné ces temporalités subjectives en reprenant les formes que sont les almanachs, les calendriers, les agendas. Ils modèlent cette grille du temps, la déstructurent, se l’approprient, l’élargissent, l’écourtent, la découpent, l’actualisent ou poussent leur arbitraire jusqu’à l’absurde. Ils se jouent du rapport entre la représentation conventionnelle du temps dans le calendrier occidental et l’imagerie, la typographie, le graphisme, la répétition des motifs, le dispositif, la mise en page ou le sens qu’ils lui associent.
Ces propositions calendaires sont rythmées par des dates, des rendez-vous, des paraboles, des titres, des dessins, des évènements, des photographies, des histoires spécifiques… Elles suivent le cours du temps, déterminent leur propre temps ou voyagent dans le temps en ouvrant des fenêtres sensiblement désynchronisées des horloges terrestres, créant une étrange spirale de l’apparition et de la disparition.
Pour marquer l’entrée dans une nouvelle année, cette exposition veut pérenniser l’objet éphémère et daté, retourner le sablier, feuilleter la grille à contretemps, pour relire et redécouvrir avec un œil nouveau ces œuvres désormais hors du temps, ni obsolètes ni prémonitoires mais à revisiter indéfiniment.
Je ne crois pas que mardi soit forcément supérieur au lundi qui le précède, ou au mercredi qui suivra.
Jorge Luis Borges
Les artistes
- Claude Closky
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Pierre Leguillon
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Thomas Hirschhorn
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Hans Schabus
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Maurizio Nannucci
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Jonathan Monk
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Daniel Gustav Cramer
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John Baldessari
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Sara Mackillop
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Gelitin