Katharina Ziemke — Chains, Chains, Chains
Exposition
Katharina Ziemke
Chains, Chains, Chains
Passé : 5 novembre → 29 décembre 2011
Katharina peint à l’huile sur toile ou au pastel sur papier des images choisies au hasard des circonstances. Des photographies trouvées ou relevées dans les media constituent le point de départ de ses tableaux. Les sujets et les thèmes représentés sont des plus divers — portraits, scènes de genre, paysages etc — et les points de vue varient (plan rapproché, détail, etc). Pourtant une certaine logique se manifeste dans une attirance particulière de l’artiste pour la suggestion d’un « fait-divers » ou pour le moins d’une situation résultant d’un événement suspendu, voire indéterminé. L’expression du suspens devient alors le ressort principal de l’œuvre et définit un certain « état des choses » qui les relie les unes aux autres sur un autre plan : Le flux des images « prend » (comme on dit de la glace ou du béton) en peinture l’empreinte d’une conscience singulière autant qu’inexpliquable. L’art de Katharina Ziemke ne tient à aucune recette technique et n’a recours à aucun ingrédient particulier (comme la cire par exemple) pour rendre les effets de glacis et figer l’image avec cette densité caractéristique aussitôt reconnaissable de sa manière. « L’artifice et la beauté de la peinture, dit Katharina Ziemke, sont rendus visibles par son silence. Les couleurs qui se posent sur les volumes désignent cette même peinture. Le rouge du pantalon d’un soldat mort peut ainsi déborder, comme si le peintre avait travaillé négligemment. » Négligence ou plutôt distance car l’artiste ne cherche pas ici le simulacre de la vie mais préfère évoquer le monde parallèle du « souvenir » — ces souvenirs dont on dit qu’ils s’enchaînent dans les rêves et que Katharina Ziemke porte à la conscience avec une intensité parfois difficilement soutenable — en les matérialisant avec une extrême netteté sous forme de fragments. Instants de fête, évènements joyeux, tristes ou tragiques fixés pour l’éternité, mais tombés dans l’anonymat, figures blêmies comme par la toilette des morts embaumés et fardés, parés pour l’éternel voyage au-delà du monde.
Katharina Ziemke est née en 1979 à Kiel (Allemagne), elle vit et travaille à Berlin.