Kenjiro Okazaki — Topica Pictus / Rue de Turenne
Exposition
Kenjiro Okazaki
Topica Pictus / Rue de Turenne
Passé : 20 mars → 22 mai 2021
La galerie frank elbaz a le plaisir de présenter Topica Pictus / Rue de Turenne, la première exposition personnelle de Kenjiro Okazaki à la galerie.
L’année dernière de mars à juin, Okazaki s’est confiné dans son atelier, et a produit quelque 150 œuvres durant cette période de concentration intense. Topica Pictus est une série qui pousse le concept des « Zero Thumbnails » déjà exploré par l’artiste à un autre niveau. Les motifs, les titres et les compositions de ces nouvelles œuvres sont pleins de surprises et de découvertes qui nous stimulent et nous incitent à réfléchir sous un autre angle.
« La possibilité d’aller partout car nous ne pouvons aller nulle part »
Alors que nous ne pouvions aller nulle part et que nous étions déprimés par ce temps suspendu, Kenjiro Okazaki a entrepris un long voyage. Ce fut un voyage où il pouvait aller partout car il ne pouvait aller nulle part. Okazaki nous dit : « Il y a de nombreuses destinations, et l’impossibilité de voyager et de changer de lieux physiquement a facilité ma capacité à voyager grâce à la peinture, me retrouvant ainsi dans une multiplicité de lieux. Cette expérience m’a ensuite permis de reconsidérer de nombreuses questions et de trouver de nouvelles solutions. »
Okazaki a choisi d’appeler cette série Topica Pictus. « Topica » signifie « relié au topos ». « Topos » indique un endroit et le Topica d’Aristote est une théorie sur le topos. D’autre part, « pictus » signifie en latin « quelque chose qui est peint ». On peut faire une comparaison avec cette série dont le thème est le topos ou le sujet. Okazaki a ainsi identifié des « lieux » abritant des interrogations. Il s’y est rendu et y a créé des discussions autour des interrogations en créant plus de 140 œuvres « Zero Thumbnails ».
Comment la taille des « Zero Thumbnails » infuence-t-elle leur méthodologie ? Donner de grand coups de pinceau avec rapidité sur un petit espace constitue un véritable défi. Les coups de pinceau sont tout aussi intenses, voire même plus, que s’il s’agissait d’un tableau de 2 mètres. Il en va de même en ce qui concerne la rapidité du geste. Les mouvements efectués par le corps s’étendent au-delà du cadre, comme s’il était possible que le tableau sorte du cadre et s’envole. La toile se plie sous les coups de pinceau dans des directions variées, et avec cette intensité il devient compliqué de contrôler des détails requérant une grande précision, comme s’il s’agissait de viser une cible très étroite avec un ballon de football. De plus, construire une couche épaisse de peinture faite de nombreuses strates ne permet pas d’identifier l’ordre dans lequel elles ont été appliquées. Cela nécessite un grand nombre d’applications répétées et d’opérations de grattage, jusqu’à ce que s’accumulent des montagnes de peinture au sol.
Les titres de ces « Zero Thumbnails » constituent un index. Eden, Faulkner, Fragonard, le rococo, Un Enterrement à Ornans de Courbet, Mondrian, Rewind Time, The Happy Prince, De Kooning, la civilisation minoenne, Le Greco, etc. Chacun de ces titres est une énigme, un indice pour déchiffrer des sujets d’une diversité surprenante. Chacun a son propre contexte et révèle un lieu précis. Il est difficile de croire que chacune de ces œuvres a été peinte dans un laps de temps aussi court et au même endroit, et c’est un délice de pouvoir voyager à travers le temps et l’espace tout en restant chez soi.
Urara Nakamura, Extraits de Topica Pictus, Kenjiro Okazaki
Kenjiro Okazaki (né en 1955 à Tokyo) est artiste, critique et professeur invité à l’Université des Arts de Musashino. Il vit et travaille à Tokyo. Kenjiro Okazaki est un artiste japonais qui produit des œuvres de genres divers, allant de la peinture à la sculpture, en passant par le paysage et l’architecture. Un grand nombre de ses œuvres sont présentes au sein de collections publiques japonaises, et ont été exposées à travers le monde. En 2002, Okazaki a été choisi pour assurer le commissariat du pavillon japonais d’architecture à la Biennale de Venise. Début 2007, il a collaboré pour la première fois avec la chorégraphe Trisha Brown pour la performance « I love my Robot ». En 2014, il a reçu la bourse Smithsonian Artist Research Fellowship du Hirshhorn Museum and Sculpture Garden (HMSG). Okazaki est également très actif en tant que théoricien et critique, et est le co-auteur de plusieurs ouvrages, dont Renaissance: Condition of Experience (Bunshun Gakugei Library, 2015), développant son analyse sur Filippo Brunelleschi, et Abstract Art as Impact: The Concrete Genealogy of Abstract Art (Akishobo, 2018) qui a reçu le prix du Ministère de l’Education des Beaux-Arts Japonais en 2019.
Horaires
Du mardi au samedi de 11h à 19h
Et sur rendez-vous
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L’artiste
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Kenjiro Okazaki